A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

CONTREPOINT

Lente reconstitution de tous les lieux avec visages qui déchirent le cercle de papier tendu entre eux et toi Aux yeux du souvenir que le monde est petit La tête: vaisseau spécial dans le rêve, avec veille autour du lancement vers l’espace intérieur, doublé à l’extérieur par cela qu’on nomme cosmos – risque d’explosion au départ comme à l’arrivée Tout Continuer la lectureCONTREPOINT

VENELLE

Au-delà de la grille, près du parc aux massifs opulents dont elle sort : venelle vide en plein été avec tout au bout un mur immense, passage barré. Mur érigé au lieu du temps. Personne dans la ruelle inconnue aspirant et reliant mais à quoi. Reste à l’emprunter. Etroite avec vieilles maisons en enfilade qui se penchent pour voir passer Continuer la lectureVENELLE

PALISSADES

Palissades de la séparation. Celles qui entourent la cathédrale brûlée. Avant les catastrophes en chaîne, tu marchais directement avec lui dans l’empreinte : gravier blanc, regard escaladant les hauteurs pierreuses pour atteindre l’éclatement des vitraux. Fleuve puissant en contre-bas, dans la nasse des quais couverts de lierre. Tilleuls alignés et diffusion des senteurs balsamiques en plein cœur comme vers les arcs-boutants Continuer la lecturePALISSADES

L’une l’autre

L’une toujours par monts et par vaux, l’autre plongeant sur place dans livres et cahiers emportés partout. Avant la grande catastrophe, toutes deux se retrouvaient souvent à la fin des terres et parcouraient les sentiers côtiers en parlant de leurs vies sauf quand le grand vent ou le bruit des vagues prenaient la place des paroles. L’une franchissait parfois en Continuer la lectureL’une l’autre

Dix-huit secondes de Peindre

Déroulement du papier. Défroisser :  trouver la force et la légèreté de l’aile sous couvert d’apparente fragilité, limite translucide. Tout mettre à plat La planche rectangulaire porte les objets entourant l’opération. Un moine d’ivoire ciselé porte en souriant pour la traversée un seau tenu par un balancier. Une branche d’aubépine dont les fleurs se maintiendront un jour seulement rêve dans un Continuer la lectureDix-huit secondes de Peindre

Cassandre

Elle est plantée au milieu de l’allée reliant la cité à la grande surface … un lien  pratiqué naturellement par les générations qui ont poussé dans le quartier, faisant même naître au fil des ans une nouvelle école … mais là, il se passe autre chose : on dirait qu’elle s’interpose -mais entre quoi et quoi ? Entre ce monde-ci et l’autre, Continuer la lectureCassandre

Téléphone corps

Téléphone corps avec nuit comme immense caisse de résonance . C’est moi, je ne te dérange pas ? Et ta voix dans les graves qui brasillent, une comète suivie de silences enchâssés. C’est fini, tu ne peux plus appeler comme avant alors c’est moi qui décroche, façon de parler. Tu m’entends ? Je peux me déplacer un peu si tu veux. Là, Continuer la lectureTéléphone corps

CAMP

Des centaines de venelles menant aux yeux. Un parchemin de chair qui a essuyé tempêtes glacées et même plus de larmes. Un sourire résolu : transmettre neige et cendres. Apparemment, rien d’autre. En son for intérieur : la campagne qui respire à l’abri des poursuites. La mère se tenant prête quand on frappe à la porte. Traversée d’une mer noircie mais de Continuer la lectureCAMP