A propos de Céline Bernard

Céline Bernard écrit principalement pour le théâtre, et assez souvent pour les adolescents. Elle a publié aux éditions Théâtrales jeunesse Anissa/ Fragments (février 2019), Demain et Les moineaux, paru au sein de l'ouvrage collectif Divers-Cités (octobre 2016), et une nouvelle, J'ai payé pour ça, au sein d'un recueil collectif aux éditions La Passe du Vent (2009).

En leur for intérieur

Nanda Autour de ses yeux, deux ronds noirs et profonds qui soulignent son regard noir et perçant. Déclinaison de peau aux tons ocres et siennes du coin de l’oeil jusqu’à l’extrémité de la tempe. En son for intérieur : une chouette perchée sur l’arbre du jardin, près de la cabane de son enfance, contemple silencieuse le poignard ensanglanté que serre les Continuer la lectureEn leur for intérieur

Transport commun

Sac bleu aux épaules, ils portent à bout de bras de gros cartons et poussent devant eux une fillette blonde. Ils montent à l’avant du bus, suivie par d’autres clients du magasin Ikea tout proche, tous armés de sacs bleus prêts à craquer. Ils s’assoient aux premières places libres. La mère avec sa fille juste derrière le chauffeur. Le père Continuer la lectureTransport commun

Une foule dans la nuit

En pleine nuit. Un à un ils sont descendus. Ils tenaient dans leurs mains un enfant ou deux. Un sac à dos à leurs pieds. Ils ont avancé sur la route, jusqu’au vieil arrêt de bus. Se sont retournés une seule fois. Regarder une dernière fois leurs maisons aux yeux clos.  D’autres sont arrivés. Halo de lumière tremblotant, manteaux chauds Continuer la lectureUne foule dans la nuit

Celle qui a une forêt sombre dans la tête

Celle qui a une forêt sombre dans la tête, qu’elle laisse s’étirer, humide et noire, capturant le moindre rayon de soleil. Celle qui déplace sa forêt sur son dos, de ville en ville, de pays en pays, et oublie d’arroser les bourgeons nouveaux-nés. Celle qui n’ose pas dire. Celle qui préfère se taire pour que les autres l’oublient. Celle qui Continuer la lectureCelle qui a une forêt sombre dans la tête

Miroirs

On regarde la petite. Son visage s’arrondir. On voudrait en attraper un rayon. Un éclat. On laisse courir rouler sa peau. Jus transparent dans les fossés. Griffes sur les chairs. Sur les joues rosées. On lui tend les bras. Nous tend nos bras. On voudrait pour une fois. S’approcher se toucher. L’approcher. On voudrait s’imprimer des rayons sur nos mousses Continuer la lectureMiroirs