autobiographies #06 | éloge de la lenteur de Hanoï à Hué

6 décembre 2005 – Hanoï capitale, Hanoï bruyante, exubérante – Sa gare principale, son hall bondé, ses mini salons de soins, un fauteuil, un homme souriant qui masse mes pieds fatigués par la marche dans la montagne thaï – bien être total – et les hauts parleurs annonçant les départs et arrivées des trains – sensation d’être sourde à ne Continuer la lectureautobiographies #06 | éloge de la lenteur de Hanoï à Hué

autobiographies #05 | la Belle Hélène

1. Elle se fait appeler la Belle Hélène. Elle aime raconter ses péripéties autour du bassin méditerranéen quand elle offrait son corps aux militaires dans les bordels de campagne. Elle a travaillé dur, économisé, un joli magot, elle a pu acheter un hôtel au Panier à Marseille. L’hôtel était de passe. Les mœurs, le fisc lui sont tombés dessus, ont Continuer la lectureautobiographies #05 | la Belle Hélène

autobiographies #04 | Marseille d’enfance

Sur l’étagère où trône le téléphone, était attaché par une cordelette le carnet d’adresses des mes parents. Pas question de l’égarer ! J’aimais le feuilleter. Ici et maintenant je le feuillette en pensée à la recherche de lieux perdus, égarés dans un temps lointain. Marseille, 8 rue Bernex. La rue Bernex relie le boulevard de la Madeleine au boulevard Longchamp. Continuer la lectureautobiographies #04 | Marseille d’enfance

#P12 | Oualata

1 C’est enfin, Oualata ? La perle du désert, perdue dans les sables miroitants ? 2 je crie : Oualata, OU A LA TA. Me répondent le silence et le chant léger des dunes, 3 je marche vers Oualata. Le soleil m’écrase, 4 un ksar, ville fermée sur elle-même, maisons d’argile rouge pressées les unes contre les autre, 5 au Continuer la lecture#P12 | Oualata

#L12 | le temps ne compte pas

Oublier rêver croire aux beaux jours le temps ne compte pas Emploi de verbes juxtaposés à l’infinitif présent pour exprimer des actions abstraites du côté de l’oubli, du rêve, de l’espoir. La personne qui oublie, rêve, veut croire aux beaux jours n’est pas nommée, je me pose même la question : l’action n’est pas réalisée, elle est virtuelle, souterrains sans Continuer la lecture#L12 | le temps ne compte pas

autobiographies #03 | tilleul

Le boulevard bute sur la dernière maison, n° 38. Un cul de sac. Derrière elle, la colline, des prés, deux fermes. Le portail grince. Une haie de lauriers roses et la masse du tilleul, luxuriant. Celui qui m’a accueillie toute mon enfance. Un arbre-ami qui m’offrait sa fraîcheur. Je me réfugiais dans le nid des ses branches-maitresses quand des visiteurs Continuer la lectureautobiographies #03 | tilleul

autobiographies #02 | les unes et les autres

Elle s’appelle Raymonde. C’est une femme forte, corpulente dans son corps, solide dans sa tête. Croyante, sincèrement croyante en Dieu, en ses saints, voue dévotion à Saint Joseph. Sa statue trône en bonne place dans sa cuisine, la pièce à vivre de sa maison. Elle lui adresse des demandes, il doit lui répondre, intercéder pour elle, en quelque sorte assurer Continuer la lectureautobiographies #02 | les unes et les autres

autobiographies #01 | l’air du large

Fenêtre grande ouverte sur le gris de la ville. Effluves du port, odeurs de poissons, de mazout, de goudron, d’eau vive, d’égouts parfois. Marée haute. Ce matin, les chalutiers dansent à ras le quai. Toujours tu t’étonnes. Marée haute, marée basse, tanguent les chalutiers. Ils te saluent, arrogants d’être portés par cette masse d’eau liquide, dépités de s’enfoncer avec elle Continuer la lectureautobiographies #01 | l’air du large

# L 11 La porte entre baillée

La porte de la maison est entre baillée, comme si elle te suppliait, entre donc, non pas en hésitant, mais comme tu le faisais arrivant autrefois dans ce lieu, joyeuse, non pas pour le visiter, mais pour la retrouver, ta grand-mère aimante, là maintenant retrouver, retrouver les souvenirs anciens cachés dans cette demeure, comme si le temps n’avait pas passé, Continuer la lecture# L 11 La porte entre baillée

P#11 Mesdames, messieurs, attention

Sifflements des portes automatiques, à chaque passage s’engouffre le mistral en rafales, parfois claquements d’ailes d’un pigeon téméraire, ronflements des roulettes des valises, valises tirées comme des petits chiens rebelles par leurs maîtres, hurlements d’un carlin sous sa muselière et plaintes aiguës du chat enfermé dans sa cage, bousculade devant les guichets, des protestations, des cris, des jurons, Babel de Continuer la lectureP#11 Mesdames, messieurs, attention