vers un écrire/film #01 | une heure à musarder

La grande place du village. Le bar-restaurant O’Délices. Au soleil, une table carrée, une tasse de café, un verre d’eau, un croissant. Tintement de la cuillère qui brasse le sucre. Le Dauphiné est grand ouvert. Un gros titre éclate : les prêtres des Hautes-Alpes ont été en tête du top 50. Les doigts de la lectrice martèlent le guéridon. Bruissement Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | une heure à musarder

autobiographies #15 | Lucien J.

Il a garé sa voiture devant la maison aux trois fenêtres de façade donnant sur le quai. Une maison étroite, par étage une seule grande pièce, une pièce sombre donnant sur une cour et l’importante cage d’escaliers qui relie les pièces à vivre les unes aux autres. Dans cette maison, il s’en souvient, on passe son temps à descendre et Continuer la lectureautobiographies #15 | Lucien J.

autobiographies #14 | images-sarabande

la vie passe, mystérieuse caravane, dérobe-lui sa minute de joie Omar Khayyam- Les quatrains Toutes les images disparaîtront le blaireau pris dans le feu des phares, entre falaise et précipice, il ne peut s’échapper, son corps trapu, bandes noires et blanches, sa large croupe dandinante au beau milieu de la route forestière, un casse-noix moucheté à la recherche de pignes Continuer la lectureautobiographies #14 | images-sarabande

autobiographies #13 | épiphanies ELLE cette voix

Mon souvenir d’Elle devant son miroir, essayant ses chapeaux, impatiente : « Dis lequel, dis ? » Elle, cette voix impatiente quand elle s’intéresse à sa toilette. Dis lequel, dis, avec mon tailleur gris ? Ce feutre en velours bordeaux ? Cette capeline ? Elle s’irrite de ne pas recevoir de réponse. Le ton de sa voix monte dans les Continuer la lectureautobiographies #13 | épiphanies ELLE cette voix

autobiographies #12 | la maison du fond

Côté Nord de la cour-jardin, la maison du fond s’élève en face de l’immeuble principal, façade jaune fané, volets verts, cigale en céramique près de la porte-fenêtre. Une spécialité marseillaise, cette pièce unique, souvent salle de jeux pour les enfants, ici devenue un débarras bordélique, un cafouche. À vider. Le long du mur aveugle, face à la porte, un buffet Continuer la lectureautobiographies #12 | la maison du fond

autobiographies #11 | dressing

La chambre parentale n’est plus qu’un cube sans vie, sur les murs les traces laissées par l’accrochage de tableaux, sinon rien. Reste à vider quelques vêtements oubliés dans le dressing. Une corvée. De Lui Une veste d’intérieur fantôme sur cintre dans ses poches des mouchoirs en papier en boule un briquet en or signé Dupont son briquet une flamme encore Continuer la lectureautobiographies #11 | dressing

autobiographies #10 | trois femmes en vitrines

Elle a ouvert les volets de la bijouterie. Elle déguste son café. Elle lit les articles du Petit Provençal. Elle les croit censurés. Elle soupire. Elle a peur des dangers à venir. Elle a froid tout à coup. Elle allume le poêle. Elle rêve de pays chauds. Elle rêve de paix. Elle attend le facteur. Elle espère des nouvelles de Continuer la lectureautobiographies #10 | trois femmes en vitrines

autobiographies #09 | balade dans l’espace et le temps

Balade dans l’espace et le temps Balade dans l’espace et le temps. Chris s’étonne d’atterrir là. Une salle à manger désuète, papier peint fané, une lamelle de papier d’Arménie se consume lentement, odeur de vanille et de benjoin, une chaise haute d’enfant, sur l’abattant la girafe Sophie. Un saut dans l’espace et le temps. Une autre salle à manger, claire, Continuer la lectureautobiographies #09 | balade dans l’espace et le temps

autobiographies #08 | un bourg Trois lieux et des points-virgules

Le matin, fenêtres grandes ouvertes sur la Promenade ; Rose sur le pas de la porte ; un châle sur les épaules ; le chignon instable ; guettant le facteur ; comme chaque jour ; lui disant d’entrer ; boire un petit café avec elle ; lui s’asseyant près de la cuisinière Godin ; sur les portes émaillées des coquelicots Continuer la lectureautobiographies #08 | un bourg Trois lieux et des points-virgules

autobiographies #07 | farandole de portes

La porte d’entrée de la maison de mes grands-parents paternels donne sur le boulevard. Une allée gravillonnée, quelques marches, une porte austère, impossible de la décrire, elle brille par sa neutralité. Je ne l’ai jamais vue, de toute mon enfance, s’ouvrir. Une porte sans vie, inhospitalière. Plus haut dans le boulevard, le portillon donnant accès à la maison de mes Continuer la lectureautobiographies #07 | farandole de portes