#40jours #22 | la place centrale du bourg tranquillette vraiment

Les érables poussent leurs branches vers le ciel. Tôt ce lundi les hommes d’entretien s’activent pour décorer la place. Des voiles légers d’un balcon à l’autre. Des lanternes chinoises aux teintes tendres, nacrées, éclatantes, rouge écarlate. Envie d’ailleurs. Le patron du resto vietnamien, nez en l’air, les admire. Il rêve d’Asie en plein cœur de Guillestre. Là-bas ? Ici sonne Continuer la lecture#40jours #22 | la place centrale du bourg tranquillette vraiment

#40jours #21 | protocole guillestrin

Dans le centre-ville de Guillestre, coller des affiches directionnelles avec flèche : la flèche indiquerait un parcours à suivre. Vers où ? Vers quoi ? Pourquoi ? Aucune indication. Dans le jardin public de la Plantation, se pointer sous l’habit d’un clown, appeler les enfants, sourire aux mères réticentes, jongler pour eux, avec eux. Sur le panneau d’affichage de la Continuer la lecture#40jours #21 | protocole guillestrin

#40jours #19 | c’est pas la cata !

Je suis bloquée en gare de Marseille. Une heure d’attente. Ce maudit TER vers Briançon a été stoppé par une coulée de pierres. Le temps de dégager la voie ! Pas un siège libre pour m’installer. Peu de sièges d’ailleurs. Supprimés. Des SDF avaient pris l’habitude de s’y vautrer pour roupiller. Alors, rétorsion. Alors, contrainte à rester debout, ma valise Continuer la lecture#40jours #19 | c’est pas la cata !

#40jours #17 | invisibles

Une employée, vêtue d’un gilet jaune vif, parcourt le couloir de la rame. Sans un mot, elle tend un sac poubelle, jaune vif lui aussi, aux passagers qui, sans un mot, y lancent leurs détritus. Elle se baisse ou se déploie pour attraper un gobelet ou une bouteille qui ne lui ont pas été remis. Sans un mot toujours. Une Continuer la lecture#40jours #17 | invisibles

#40jours #16 | Écrire Rêver Observer

Un rituel lors de mes vacances en Bretagne. Laisser tomber famille et amis. M’offrir une pause chez Ty Pierre, le bistrot de Roscoff entre port et rue piétonne. Commander un verre de chouchen bien frais. Sortir mon carnet de notes, dans l’espoir improbable de les mettre à jour… Écrire, dans ce soleil, cette douce brise, cette odeur de varechs et Continuer la lecture#40jours #16 | Écrire Rêver Observer

#40jours #15 | tintamarre

qu’est-ce que c’est ce qui se crie ici ça a crié ça criera encore sur quoi de quoi pourquoi ça crie pour tout pour rien qu’est-ce qu’il est de qui le cri qui crie j’entends son cri qu’est-ce qui fait écho écho de rien de tout c’est sur terre dans le ciel ça s’emmêle à des cris autres pareils différents Continuer la lecture#40jours #15 | tintamarre

#40jours #14 | il râle

Il cherche les clés de sa voiture, le trousseau n’est pas à sa place habituelle, il n’a pas le temps de chercher. Il récupère, en pestant, le double jeu dans le tiroir du secrétaire. Il est pressé, il a rendez-vous chez son médecin. Il se gare en catastrophe devant son cabinet au centre ville. Pile à l’heure ! Il lui Continuer la lecture#40jours #14 | il râle

#40jours #13 | ce que l’on dit d’elle

Elle est bleue, enfin c’est ce que l’on dit d’elle, trop vite, elle est d’humeur et de couleur changeantes, le matin elle serait plutôt anthracite, entre gris foncé et noir profond, couleur d’orage, vers midi le ciel s’éclaircissant, la voilà argentée, brillante, lumineuse, parée du blanc de l’écume et de friselis moirés à sa surface, puis sous les rafales de Continuer la lecture#40jours #13 | ce que l’on dit d’elle

#40jours #12 | amarrer arrimer rimer

Sur le quai un tas de cordages, je les fixe sans les voir vraiment ces cordes qui attendent l’arrivée d’un bateau de pêche, mon regard se détourne, tellement banal ou évident cette chose dans un port, et pourtant à les observer de nouveau, me vient à l’esprit le mot amarres, ces amarres tressées qui doivent maintenir le bateau en position Continuer la lecture#40jours #12 | amarrer arrimer rimer

#40jours #09 | des portraits en gare de Morlay

La salle d’attente, claire, accueillante, simple. Une femme détonne dans ce cadre. Grande, mince, chevelure rousse teinte, ébouriffée, un camélia artificiel fiché au sommet du crâne. Une robe de dentelle transparente, couleur chair, censée cacher ses jambes longues perchées sur des talons aiguilles dorés, les dévoilant, disant leur âge. Quel rêve en elle, quelle attente ? Et je ne peux Continuer la lecture#40jours #09 | des portraits en gare de Morlay