A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

Le double voyage # 01 | N’irai nulle part

n’irai nulle part sauf peut -être longer un peu le cami de ronda de Tossa Del Mar ne veux aller nulle part mais peut-être me saouler une nuit dans la parte vieja de San Sebastian Nulle part s’il te plait nulle part et surtout éviter les rues noires de Katowice aux relents de Wyborova Nulle part autrement qu’à scruter entre Continuer la lectureLe double voyage # 01 | N’irai nulle part

# carnets individuels | Catherine Plée

#25 Désormais le décompte des membres se fait à la douleur—Douleurs — endolorie l’épaule gauche — endolorie la hanche droite — et la gauche— nerf crural aux aguets hého je suis là— douleur dorsale sourde et vicieuse — une barre qui coupe en deux—francs coups de de canif dans les doigts— ils disent arthrose— ils disent lombalgie— ils disent dorsalgie— ils disent Continuer la lecture# carnets individuels | Catherine Plée

#photofictions #09 | Avec vue

On s’était dit ce sera la maison du bonheur et ça ne nous a peut-être pas porté chance. Le jour de l’emménagement il a déclaré je veux qu’on m’enterre ici en montrant le pied du frêle bouleau qui peinait à se frayer un chemin vers le ciel à l’arrière de la maison. C’était bien son style ce genre de déclaration Continuer la lecture#photofictions #09 | Avec vue

#photofictions #07 | en sourdine

Ce qui frappe d’abord ce sont ses lèvres pleines, désirables et pourtant appelées, on n’y pense même pas alors, à se flétrir, à pâlir, à s’amincir, peu à peu s’effacer comme les souvenirs, sa chevelure abondante, indomptable, brillante appelée à se raréfier et se ternir, que sa main tente de discipliner en pure perte, je la saisissais alors avec ma Continuer la lecture#photofictions #07 | en sourdine

#photofictions #06 | sur mer

L’estacade lancée sur le mer deux silhouettes iInclinées l’une sur l’autre dans le contre-jour face au large l’horizon sépare le ciel blanc lavé de bleu de l’eau pâle. gros édredon gris affalé sur la mer reflets mobiles remous remuants horizon biaisé. Lignes de fuite : muret talus d’herbes garde-corps rangées de vitres de la vieille bâtisse bouffée par les embruns Continuer la lecture#photofictions #06 | sur mer

#photofictions #04 | les couples

On le voit de dessus, occiput carré, cheveux gris sur tête grosse plus encore que de face dans la plongée, le pas alerte, jambe droite lancée en avant avec détermination, bras balancés en rythme, jambe gauche coupée par le rebord du balcon, la voûte des épaules arrondit la veste, comme une cage incrustée dans son dos. …RV directeur financier 8H30… Continuer la lecture#photofictions #04 | les couples

#photofictions #03 | L’absent

 Il y a le lit défait, enfin le matelas gonflable qui en tient lieu. L’oreiller enfoncé et déporté, le drap plissé creusés en souvenirs d’une nuit agitée. La couette rabattue au pied. Il y a les plaquettes de médicaments déballlées, à portée, et sur le parquet luisant, un semis de chaussettes dépareillées autour de la paire d’espadrilles et des sneakers Continuer la lecture#photofictions #03 | L’absent

#photofictions #02 | Comment une image peut-elle être moi ?

Il m’a dit tu sais bien que tu es jolie. J’ai répondu non je ne sais pas, je ne vois que mes jambes mon ventre et mes bras et il est vrai que j’aime bien mes jambes et mon ventre et mes bras. Ma peau est lisse et blanche. Il a dit je vais te prendre en photo, comme ça Continuer la lecture#photofictions #02 | Comment une image peut-elle être moi ?

#photofictions#01| Les nuphars jaunes

Il était joyeux, ce n’est pas si souvent. C’était même la première fois depuis bien longtemps. Léger, souriant, drôle. Ils se promenaient sur le chemin qui longe la Marne, à deux pas de chez lui, ils allaient la longer jusqu’à Joinville, où elle vécut enfant. Les abords de la Marne sont pour elle pleins de souvenirs, cours séchés en longues Continuer la lecture#photofictions#01| Les nuphars jaunes

#40jours #10 | ici

D’une certaine façon, je ne me souviens pas d’ici. Je veux dire je n’ai aucun souvenir d’y être arrivée, aucun souvenir d’un emménagement, d’une installation, et encore moins d’un ailleurs dont les éléments auraient été transportés ici. Je suis ici, je ne peux rien dire d’autre que : je vis ici, sans être absolument certaine d’y avoir toujours vécu, je ne Continuer la lecture#40jours #10 | ici