A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

autobiographies #06 | habiter l’habitacle

Les conversations ont cessé, on se love dans le ronron du moteur, dans ce silence épais, presque poisseux de la nuit, régulièrement, on se prend en pleine face les crachats lumineux des phares, l’insulte suit de près : Et tes codes connard ? c’est la nuit, on parle bas parce que c’est la nuit et peut-être qu’elles dorment à l’arrière, ou allez Continuer la lectureautobiographies #06 | habiter l’habitacle

autobiographies #02 | elle, lui, et lui

Elle écoute, elle pense qu’elle écoute, agitée sans cesse, le repas à préparer, la vaisselle, ranger, répondre au téléphone, à son mari, à son fils, un mail urgent, et du fond de la cuisine rassure : oui je t’écoute et pour le prouver répète la dernière phrase entendue, entendue pas écoutée pour vous relancer, c’est qu’elle aime vous tirer les Continuer la lectureautobiographies #02 | elle, lui, et lui

autobiographies #01 | bout de ligne

Au sortir du métro- bout de ligne- ne pas prendre la rue encombrée d’autobus mais les escaliers qui desservent la passerelle. La passerelle s’élance au-dessus d’un ramassis de maisons délabrées noircies de pollution urbaine et c’est plonger dans le ciel, s’engouffrer dans le vent et la pluie souvent. Les tours jumelles, modestes répliques des twin-towers semblent se pencher pour regarder Continuer la lectureautobiographies #01 | bout de ligne

autobiographies #03 | rideau

C’est comme un rideau vert qu’ils tirent entre le monde et nous. D’au-delà, des sons nous parviennent étouffés, cris d’enfants jouant dans la cour, commérages des ménagères à leur fenêtre, et la succession des RER à 7h12, 7h22, 7h32, 42, 52… Ils sont trois, dressés vers le ciel, souples comme des plumes. Dès qu’ils sont en feuilles, ils font masse, Continuer la lectureautobiographies #03 | rideau

L’ivraie

Et telle fut sa rentrée dans ce grand casernement gris avec au centre, des carrés de pelouse comme des tapis de jeu, et sur ces tapis insérés entre les terrains de basket, de raides vestales en pierre, et à leurs pieds, la masse mouvante et susurrante des élèves, énorme grappe de gamins de son âge mal réveillés, le cartable calé Continuer la lectureL’ivraie

#P4 | Fais ce que tu veux…

Fais ce que tu veux, oui, tu as bien entendu, fais ce que tu veux, puisqu’il semble évident que tu feras uniquement ce que tu veux et non ce que je veux moi, c’est entendu, je lâche l’ancre. Vois-tu mon drapeau blanc ? Ok fais ce que tu veux. Reconnais que je suis tolérante, je te laisse libre, tu as les coudées franches, Continuer la lecture#P4 | Fais ce que tu veux…

#L5 Fendu

Et ça, c’est bien bien longtemps après qu’il se le dira, et se trompera peut-être le disant, comme un cri sur soi, une rage contre lui-même : qu’il s’était laissé emporter dans des abysses masochistes tout en rêvant d’un petit monde propret, un monde idéal. Abysse/propret : tout lui ! A courir après les autres, ceux qu’il aurait voulu être et qui ne Continuer la lecture#L5 Fendu

#L4 | Délivrez-moi…

D’abord: rien. Des livres tout autour, du sol au plafond, d’un mur à l’autre, une cage de livres et, rien. Grosse bouderie, toute la famille lit, pas moi.J’aime pas comme ils lisent. Des années plus tard, je pense pareil, il y a des façons de lire obscènes. Puis la Comtesse en rose et de Sophie, les bien grands malheurs soldés Continuer la lecture#L4 | Délivrez-moi…