A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

vers un écrire/film #01 | la grande brisure

Elle attrape les verres, les tasses les vases, les bouquins, tout, et elle les jette, tous, par terre de façon mécanique si ce n’est méthodique, elle n’a même pas l’idée de le frapper, de l’engueuler, de se plaindre ou récriminer, non elle prend acte, elle balance tout, lui comme un crabe, reculant, laissant passage, craignant qui sait pour son cristal, Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | la grande brisure

#chantiers | autoportrait de moi, mon corps

Tout est parti de Autobiographies #13, une proposition que j’ai dû encore détourner (mais ne sont-elles pas faites pour ça?) et l’envie de poursuivre encouragée par vos commentaires. Voilà, c’est fait de petits bouts et par moments, je me demande si je ne suis pas en plein gros délire… Il n’est pas impossible que ce texte soit amené à être Continuer la lecture#chantiers | autoportrait de moi, mon corps

autobiographies #14 | sans hiérarchie

le dessin de Matisse, visage d’une femme de trois-quart elle accroupie contre la machine à laver les yeux levés vers lui dont la main est en l’air. le stand France-Urss de la fête de l’huma, et les 5 poules picorant sur un plateau de bois quand on fait tourner la boule dessous, le petit bruit qu’elle font la cohue sur Continuer la lectureautobiographies #14 | sans hiérarchie

autobiographies #13 I Quelle femme ?

Oui, c’est comme ça. Faut que mes mains s’agitent. Tu parles et voilà mes mains qui s’agitent, j’aimerais les mettre au calme, au vert, ou quelque chose comme ça, mais ces idiotes restent suspendues à mes bras, pas moyen de s’en défaire, je ne les commande pas, toi, tu parles, tu donnes ton éternelle leçon, la télévision ronronne au creux Continuer la lectureautobiographies #13 I Quelle femme ?

autobiographies #11 |Cinq silhouettes

C’est toujours la silhouette de Léon Blum, ou du moins sa représentation sculptée de la place Voltaire qui s’impose. À cause de ce grand et gros manteau à chevrons qui transformait son corps en un long cône solide, comme si dessous le corps était conique lui aussi et remplissait toute l’ampleur et la longueur du manteau dépourvu de plis, sans Continuer la lectureautobiographies #11 |Cinq silhouettes

#autobiographies #10 | elle aime les jolies robes

Elle a quinze ans, elle aime les jolies robes. Elle n’a pas le sou. Elle a une maman concierge un papa cocher. Elle n’a pas de jolies robes. Elle entre chez Poiret comme apprentie. Elle ne sait pas coudre. Elle ne sait pas dessiner. Elle aime les jolies robes. Elle a des idées. Elle est placée à la vente. Elle Continuer la lecture#autobiographies #10 | elle aime les jolies robes

autobiographies #09 | passons…

Passe la porte blanche plate très plate sans moulures, à poignée en bec-de-cane, la typique porte basique des logements des années soixante et là, dans une chambre tapissée de jaune, vois ces enfants jouer avec leurs poupées près d’une malle en osier remplie de ce petit monde comme une foule dans un fourgon. Passe la porte-vert épinard de la salle Continuer la lectureautobiographies #09 | passons…

autobiographies #08 | salon fin de race

Le salon endeuillé ; les rideaux tirés ; vue floutée sur l’immeuble en vis à vis ; en briques rouges ; réplique de celui-ci mais à la courbe inversée ; au même étage l’ami ; au premier l’espéré, au rez-de-chaussée le coiffeur-visagiste ; un iste en vaut bien un autre ; entre les deux immeubles le feu rouge ; bruits de freinage et de débrayage incessants ; l’habitude ; à Continuer la lectureautobiographies #08 | salon fin de race

autobiographies #07 | tristes portes

il y a les portes ouvertes qu’on enfonce à loisir et les portes fermées sur lesquelles on se casse le nez, les portes entrouvertes pour un maigre espoir et les portes verrouillées pour aller vous faire voir… Il y a cette porte blanche plate très plate sans moulures, à poignée en bec de cane, la typique porte basique des logements Continuer la lectureautobiographies #07 | tristes portes

autobiographies #05 | le vieux

version. 1 Il est vieux. Ses habits le disent, son béret et son long manteau en chevrons, et puis sa voix qui tremblote, il court comme un lapin et dévale nos trois étages en une respiration, le voilà debout au milieu du salon sous les feux de la colère de son ami, il sourit, il sourit bon enfant, il est Continuer la lectureautobiographies #05 | le vieux