A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

#anthologie # 23 | la fenêtre

C’est ainsi. A chaque fois que je passe dans leur rue, je ne peux pas m’empêcher de relever la tête vers leurs fenêtres, celle du salon à trois battants, et celle, basculante de la cuisine. Je regarde surtout celle du salon car c’est dans celle-ci que pointaient soudain leurs têtes quand j’arrivais (souvent) en retard. Les éléments de la cuisine Continuer la lecture#anthologie # 23 | la fenêtre

#anthologie #17 | Virginia

elle me dit suivez-moi, nous allons au phare, le phare c’est toute une histoire. Je l’ai lu dis-je bêtement, elle a un petit rire, sa voix est un peu grave, un peu dure et acérée comme son profil. Tout est long en elle, son nez, son ovale, ses jambes, ses mains, je suis incapable de dire si elle est belle Continuer la lecture#anthologie #17 | Virginia

#anthologie #16 | la cruche

D’abord elle rougit, puis se sentant rougir rougit plus encore, imagine que tous ne  voient que çà, ne pensent qu’à ça, qu’à elle et son teint de tomate confite, elle est tellement en circuit fermé, isolée au milieu des autres, la respiration coupée, elle perd alors le contrôle de sa voix qui devient plus aiguë encore que d’habitude, fend l’air d’un Continuer la lecture#anthologie #16 | la cruche

# anthologies #14 | Choqué

ah mais là, je suis choquée, tu te rends compte, un vrai diamant et tout, et la rose, et la demande à genoux ça m’a choquée tellement que j’ai dit oui alors que de base c’était plutôt non. Elle me va de ouf cette robe, j’suis choquée avec les volants et tout alors que de base, moi, les volants c’est Continuer la lecture# anthologies #14 | Choqué

# anthologies #11 | tempo de la trouille

J’ai perdu l’habitude de sortir tard le soir je déteste ça les terreurs de l’enfance me rejoignent dès que l’entre chien et loup couvre Paris comme un torchon sale je m’échappe avant Cette fois c’est raté il  faut traverser toute la ville dans le métro des heures sombres J’attends ma correspondance sous ses voutes de faïence crasseuses quai désert lumière crue Continuer la lecture# anthologies #11 | tempo de la trouille

#anthologie #09bis | Van Gogh

Il voulait un chat. Tu comprends ça me ferait de la compagnie. J’ai cherché un chat, les chats d’élevage sont bien chers. Ça ne se justifie pas, il y en a trop de toutes façons, il parait qu’ils font disparaitre les oiseaux, j’en ai choisi un dans un refuge, un chat banal, tigré à ventre blanc, une tête assez mignonne Continuer la lecture#anthologie #09bis | Van Gogh

#anthologie #10 | curriculum

Il a quatre-vingt-dix ans, il est aveugle, couché sur son lit d’hôpital, il sort du coma, arrache sa perfusion, il veut embrasser sa fille qui recule devant ce mourant en couche-culotte, il dit c’est l’heure de vérité. Demain, il sera de nouveau dans le coma. Dans deux semaines il sera mort. Il a deux ou trois ans, il porte une Continuer la lecture#anthologie #10 | curriculum

#anthologie #09 | l’invitation

j’ai repassé la nappe et les serviettes en damas, puis j’ai mis les poivrons au four, j’ai émincé les oignons très fins (les gens le font toujours trop grossièrement) et les ai mis à cuire, et j’ai fait griller les aubergines et les courgettes dans la poêle. J’ai haché les capres avec l’ail et la menthe, j’ai abaissé à la Continuer la lecture#anthologie #09 | l’invitation

#anthologie #08 | porte fatale

Ouvre cette porte me dit mon père. Mais je ne veux pas, je ne veux pas. Ne fais pas l’idiote, ouvre donc cette porte, tu n’es plus une enfant… La porte a grincé férocement avant de daigner s’ouvrir sur un cagibi tout noir. Assise sur un tabouret, ma mère tient une bougie éteinte à la main, elle écarquille les yeux Continuer la lecture#anthologie #08 | porte fatale

#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres

Puisque je suis malade, puisqu’il l’est aussi, puisque nous le sommes tous les deux et que je lui ai laissé ma chambre pour garder intact l’espace de mon fourbi d’écriture et autre dans le salon. Puisqu’il va et vient sans cesse, pour aller fumer des cigarettes ou revenir poser pour la unième fois la question dont je ne connais pas Continuer la lecture#anthologie #07 | de l’air, du silence et des lettres