A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

#été2023 #08bis | un réconfort

Ce jour-là il fait une chaleur infernale. Dès l’entrée l’odeur nous saisit — d’égout, de renfermé, le sol est jonché de feuilles, d’insectes morts durant la longue saison où la maison reste fermée. Nous ouvrons les portes, les fenêtres, l’eau, nous nous munissons de seaux, de balais, nous nous répartissons les pièces. Dans le salon, avisant une large fissure et Continuer la lecture#été2023 #08bis | un réconfort

#été2023 #08 I la litanie des vagues

J’aurais aimé m’emparer d’autre chose, sans doute hors-sujet, mais cette arrivée avait encore des choses à (dé)livrer, peut-être qu’il est temps de replonger dans le manuscrit. Au delà de la piste l’herbe jaunie sous le vent a des allures de savane. Dès que posé un pied sur le tarmac — elle se souvient comme ça avait été agréable la première fois Continuer la lecture#été2023 #08 I la litanie des vagues

#été2023 #07bis | nos corps à distance

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur du matin qui chasse l’air alourdi de la nuit, il faut imaginer l’amertume du café soluble — et la lumière qu’il me reste de ces matins — l’odeur de la première cigarette — à peine a-t-elle terminé sa tasse de café qu’elle allume une cigarette, il n’y a aucun souvenir des mots Continuer la lecture#été2023 #07bis | nos corps à distance

#été2023 #07 | elle est mère, plus que mère

Je ne sais pas d’où me vient cette image, elle se tient debout devant la fenêtre du salon et contemple la jetée du port. C’est à Oran, et je ne peux pas m’en souvenir. Bien des années plus tard c’est l’hiver à Bastia, elle se tient debout devant la baie vitrée du salon, devant le nouveau port de plaisance, le Continuer la lecture#été2023 #07 | elle est mère, plus que mère

#été2023 #06 | arrondir les fins de mois

La fille écorçait les châtaignes, on les donnait au maître, en échange le fils apprenait. Elle a du quitter la communale à onze ans pour s’occuper des petits nés d’un second lit, renonçant à l’espoir d’une vie meilleure. L’argent du mois était serré dans des enveloppes, une par semaine, s’il restait un billet on le glissait dans une ultime enveloppe, Continuer la lecture#été2023 #06 | arrondir les fins de mois

 #été2023 #05bis | la mer

Je suis fille de montagne, la mer je ne l’ai jamais vue que d’en-haut, je m’attardais à peine sur son reflet, je suis docile, fille de montagne, la mer ça ne comptait pas, mais peut-être parce que ce jour là la lune était pleine qui gonflait la mer j’ai senti sa présence plus forte, et comme on m’avait oubliée j’ai Continuer la lecture #été2023 #05bis | la mer

#été2023 #05 | si je meurs un jour

Lina Je n’ai trouvé nulle part l’acte de décès, j’ai écumé les archives en ligne, je suis plutôt douée, et tenace, j’ai fait écrire en Italien dans sa commune de naissance, peut-être que l’acte de décès y a été enregistré, rien, à se demander s’il est bien mort, oui forcément, c’était y a plus de cent ans, il est mort, Continuer la lecture#été2023 #05 | si je meurs un jour

#été2023 #04 I les vacances

Les vacances. Depuis Bastia on prend la route de la Lagune, on passe le hameau de Pineto, on se gare sous les arbres. Dans l’air l’odeur des pins et des eucalyptus, de sable tiède. On déplie la table et les chaises de camping à l’ombre de la pinède. Une radio diffuse une chanson de Claude François, Petra se déhanche, chante, Continuer la lecture#été2023 #04 I les vacances

#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

On dit qu’Anne-Marie est née en deçà des monts, qu’elle connaît tous les chemins alentours, celui de Sant Agostino, au bout duquel il y a les ruines de San Pancrazio où elle aime se cacher. Juchée sur un tas de pierre, elle fouille le vallon et le ciel, scrute l’horizon, observe la métamorphose des nuages, leurs ombres sont comme des Continuer la lecture#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

#été2023 #02bis | telle que dans l’enfance (revisite)

Les rares taxis qui tournent sur la place sont tous signalés « occupés » par la loupiote rouge sur le toit. Quatre chauffeurs refusent d’aller à Orly, je m’en prends au cinquième qui s’excuse, c’est à cause des événements, quels événements, les chefs d’état, alors je me souviens des hélicos de la veille, et du sommet sur le climat aujourd’hui Continuer la lecture#été2023 #02bis | telle que dans l’enfance (revisite)