A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

parfois le dimanche

Parfois le dimanche nous montons au village, comme le font les Bastiais. Pour nous qui sommes arrivés à Bastia depuis seulement quelques mois, il serait inconcevable de ne pas se plier au rituel auquel Pierrot met un point d’honneur, peut-être parce que de la fratrie elle est la seule à être née sur le continent, désormais la fille du village c’est Continuer la lectureparfois le dimanche

nul ne se souviendra de son visage

        ainsi est née Antonia, en sa mémoire, bien que Pierrot ne se souvenait pas de lui, mais sa mémoire il fallait l’honorer, puis ta sœur qui a appelé l’aîné de ses fils Antoine, sans même savoir qui il était ce grand-oncle, mais son aura justifiait à elle seule ce choix, toi tu n’as pas eu de Continuer la lecturenul ne se souviendra de son visage

Une aubaine pour les oiseaux

Le monde s’est arrêté, elle en a eu la sensation brusque au réveil, peut être que c’est ce qui l’a réveillée, une alarme silencieuse à l’aube. Ses yeux errent dans la chambre à la recherche d’une présence qui la rassurerait, dans les photographies accrochées sur les murs, dans les vêtement accumulés au pied du lit, dans le pli des rideaux. Continuer la lectureUne aubaine pour les oiseaux

noces

Louis  Les yeux en chute dans la figure émaciée, l’orgueil cède à l’absence.En son for intérieur la mer s’agite violemment sous la nouvelle lune, dans les vagues des cétacés furtifs.  Chaque jour son reflet le surprend, Pauline a noué sa cravate, lui il a oublié comment on fait. Oh son regard je l’oublierai pas oh la peur ça je peux Continuer la lecturenoces

Est-ce que j’invente ?

Rose et Jack Paris décembre 2019 Couple amoureux sur trottinette électrique, lui derrière l’enveloppe elle de ses longs bras emmanchés dans une veste trois quart en tweed brun, il dirige l’engin, elle a ses mains posées au milieu du guidon, son visage pâle est légèrement penché vers la droite, dans un abandon fragile, ils se déplacent lentement sur la piste Continuer la lectureEst-ce que j’invente ?

15 août

Au début on ne pouvait pas dire qu’il y avait foule, sur la plage le matin viennent seulement quelques parents prudents qui ne veulent pas exposer à la brûlure du soleil la chair pâle de leurs tendres rejetons. D’abord un couple de trentenaires avec deux garçonnets intrépides emmaillotés de tee-shirts bariolés aux manches longues, shorts moulants de cyclistes qui soulignent Continuer la lecture15 août

celle qui un jour a posé son regard dans le vide

Celles qui encore allaient au lavoir, battaient, brossaient, rires, sueurs et prières pour ceux qui s’en sont allés dans les campagnes. Celles qui encore allaient à l’église le dimanche en grimpant le San Pedrone du hameau vers le village. Celles qui encore parlaient le corse dans leurs longues jupes noires a funtana. Celles qui par deux fois ont été veuves. Continuer la lecturecelle qui un jour a posé son regard dans le vide

ton visage comme une ombre

Ton visage qui m’attend, celui d’un héros discret, d’un aïeul oublié. *** De ton visage ne savoir que le nom. *** Les deux mains de ta mère Andjula Santa en amphore autour de tes joues, un baiser qu’elle pose sur ton front, l’enfance de ton visage recueillie. *** – Oui c’est peut-être lui, mais il se ressemble sans se ressembler. Continuer la lectureton visage comme une ombre

Près le Kremlin Bicêtre

Le cimetière parisien d’Ivry, près le Kremlin Bicêtre le 12 février 1972. En cette saison le cimetière est aride, minéral, dépouillé par l’hiver, ceint de son haut mur de pierres, l’air y est froid et gris, comme flottant autour des visages empreints d’affliction de la famille, des proches. C’est le jour où ton ami Delorme rencontre Pierrot, le jour de Continuer la lecturePrès le Kremlin Bicêtre

Ancrages

1. Curieux cette appellation d’ « avenue » de Corbera, en réalité une petite rue du 12ème arrondissement de Paris, cent mètres entre les rues de Charenton et Crozatier. Ils se sont amusés de découvrir la proximité géographique entre leurs mères pendant leur jeunesse, D habitait rue Beccaria, à quelques trois cent mètres de P, séparées de quelques années, elles se sont Continuer la lectureAncrages