#anthologie #05 | l’inquiétude

Une femme qui porte son corps devant elle. Je ne peux m’arrêter de m’inquiéter. Je sens les fourmis dans les jambes. Ça commence toujours comme ça, l’inquiétude. Parfois, je ne sais pas encore quelle pensée est à la source de ce fourmillement qu’il s’est déjà répandu jusqu’à mes genoux. Je les sens qui se tendent, comme pour empêcher qu’il remonte Continuer la lecture#anthologie #05 | l’inquiétude

#anthologie #04 | Habiter

1 Les déménagements apprennent à ne pas prendre la maison comme le foyer. Le foyer devient la famille, les visages familiers qui déménagent ensemble et qui remplissent chaque nouvelle maison. 2 L’espace habitable s’accroît à chaque déménagement. La blague devient : « un jour on habitera un palais. » 3 Déménagement numéro … Pas de visage familier. Chambre de bonne dans un immeuble Continuer la lecture#anthologie #04 | Habiter

#anthologie #03 | élastique

J’ai trouvé par terre en revenant du bois un élastique par terre. J’ai trouvé un élastique pour attacher les cheveux. J’ai trouvé un élastique tout noir, du tissu entourant un élastique, plutôt épais pour un élastique à cheveux. J’ai d’autres élastiques chez moi, propres, n’ayant pas traîné par terre, encore dans leur boîte, la boîte dans laquelle je les ai Continuer la lecture#anthologie #03 | élastique

#anthologie #02 | en fer forgé

La porte en chêne de la chambre avec sa poignée dorée, plutôt sombre, plus très brillante, suivie du pan de mur rose et en son milieu l’interrupteur, doré lui aussi. Le côté gauche de la grande armoire penderie toute blanche au léger renfoncement créant des ombres mates. La veste, – le tambour – le sac, – en équilibre précaire sur Continuer la lecture#anthologie #02 | en fer forgé

#anthologie #01 | entrée de la foule

Au matin. Arrêt Jean Jaurès.Descendre du bus. Se frayer un chemin entre montants et descendants. Frôler des corps, les sentir, les éviter. Remonter la rue. Devant la grille. Sonner et attendre. S’annoncer et attendre. Entrer en fermant méticuleusement la porte derrière soi pour éviter de se faire gronder en passant la porte du hall. Porte une, porte deux, le sas, Continuer la lecture#anthologie #01 | entrée de la foule

#anthologie #prologue | et les autres

J’ai été fabriquée de l’intérieur. On m’en a extirpée avec difficulté. J’ai entrouvert les yeux. J’ai été éblouie. J’ai refermé mes yeux. J’ai trouvé l’ombre de mes paupières. J’ai suivi les regards. J’ai déposé mon regard au bout du doigt tendu. J’ai détourné le regard. J’ai tourné ma tête en tout sens. J’ai regardé de travers. J’ai fait semblant de Continuer la lecture#anthologie #prologue | et les autres

#enfances #2 | la boîte à déguisement

Il faut entrer dans la salle de jeux au bout de l’escalier en bois qui fait un coude au milieu dans une obscurité de plus en plus sombre. Quand on entre dans la pièce, on est pris par l’odeur des murs, une odeur boisée de papier et de moquette poussiéreuse. Au milieu de la pièce, un tas d’objets. Des objets Continuer la lecture#enfances #2 | la boîte à déguisement

#enfances #01 | Les adultes

Pauline a une nounou. Elle a un prénom tout doux, quelque chose comme Dorothée. Elle vient chercher Pauline à l’école, elle l’amène au parc, où l’on arrache des boutons d’or et où on grimpe sur le toboggan, et la ramène à la maison. Elle n’a pas besoin de crier pour que Pauline vienne à elle. Elle semble toujours l’attendre et Continuer la lecture#enfances #01 | Les adultes

#enfances #00 | la mer

La mer est loin et lui échappe à chaque fois qu’elle arrive. Aujourd’hui elle y baignera son corps entièrement. De point d’eau en point d’eau, elle s’avance sur la plage, approchant la mer. Elle s’arrête pour y barboter. Chaque point d’eau est la promesse d’une plongée à venir. On y trouve tout ce qui peut ravir et en même temps Continuer la lecture#enfances #00 | la mer