A propos de Brigitte Célérier

une des légendes du blog au quotidien, nous sommes très honorés de sa présence ici – à suivre notamment, dans sa ville d'Avignon, au moment du festival... voir son blog, s'abonner, commenter : Paumée.

#enfances #6 | ta voix – 1

Je cherche ta voix, je te regarde vers la fin de ta vie, en douce grand-mère sourire, mais je ne t’entends plus.Je tente de la re-créer et c’est ta voix qui n’était pas plate mais calme, ondoyante, qui ne gardait de la colère, de la tristesse qu’un reflet, et les rendaient ainsi plus éloquents, comme tes joies…ta voix qui était Continuer la lecture#enfances #6 | ta voix – 1

#enfances #05 | choses qui ont suscité émerveillements

La première girelle mâle, récent ou non, décrochée de la palangrotte et tenue au creux de la main et ses couleurs si belles qu’on la garde un peu sans la poser dans le seau. L’eau qui s’écoule dans la rigole quand à l’heure prescrite on soulève la petite plaque de métal pour arroser une parcelle. L’entêtement d’une fourmi à contourner Continuer la lecture#enfances #05 | choses qui ont suscité émerveillements

#enfances #04 | l’oreille

Un bonjour tonitruant dans le couloir, les retours de classe, les pas dans le couloir vers les chambres d’enfants. Tourner avec précaution la tête, appuyer joue gauche sur le drap, faire face à la porte, le bec de cane remue. Entrouvrir paupières, juste une fente, regard filtré par les cils, bouche un peu ouverte comme quand on dort. Une tête, Continuer la lecture#enfances #04 | l’oreille

#enfances #03 | une quête

Perdu… pourtant désireux de franchir l’incompréhension, s’entêtant, revenant un peu en arrière jusqu’à ces mots à partir desquels il a buté, comme prenant élan, s’arrêtant, laissant pénétrer les idées. Perdu, pourtant certain que cela lui importe, son front penché sur la page, ses yeux qui se lèvent, trouvent la lumière de la fenêtre, trouvent mes yeux, se détournent pour refuser Continuer la lecture#enfances #03 | une quête

#enfances #02 | dans la solitude du grenier

Le front contre le mur tiédi par le soleil qui vient de la fenêtre, tourner la tête, appuyer la joue sur le papier peint, le contact du léger relief de la bande entourant le porte, entendre les voix qui montent du jardin, les petits qui l’appellent, le jumeau | le cousin | qui dit que non, une voix d’homme qui Continuer la lecture#enfances #02 | dans la solitude du grenier

#enfances #01 | trois importants épisodiques

Nous l’appelions Bonne-Maman. Elle était personnage important, mais en retrait, ne régnant plus vraiment que sur sa chambre, la plus belle ou mieux située, s’ouvrant, après la salle à manger et le salon, sur le balcon surplombant le très grand jardin alors nommé Parc de Galant, dans un monde de bois sombre, de colonnettes, de coussins, où flottait une vague Continuer la lecture#enfances #01 | trois importants épisodiques

#enfances #00 | pas si grande

Non, pas tout à fait noire la nuit. Non, pas de raison d’avoir peur. Une nuit nourrie d’une vague luminosité qui déforme, agrandit les végétaux, les murs ou piquets de jardin, qui effleure le sol irrégulièrement, qui y creuse des trous noirs là où il n’y en avait pas. Une nuit de lumière sombre qui brouille les formes et le Continuer la lecture#enfances #00 | pas si grande

#été2023 #15 | une vague envie de départ

La ville lui était un vêtement familier et bienveillant, qui l’avait accueillie, lui avait donné un rôle, où elle s’était coulée, s’éveillait avec la lumière qui montait le matin, s’infiltrait par le cadre relevé des persiennes entrouvertes, coulait sur les tomettes jusqu’à son lit. Elle posait un pied sur le carrelage encore frais mais dont le rose ensoleillé parlait de Continuer la lecture#été2023 #15 | une vague envie de départ

#été 2023 #14 | un vendredi matin

Sortir du Syndicat d’initiative et s’arrêter en haut des marches devant le parking désaffecté comme toutes les semaines où s’installaient en peu plus tôt des éventaires et dominer la vie du marché, les gens qui flânent ou pressent le pas vers l’étal de leur choix entre les grands parasols rectangulaires ocres, verts ou blancs dont les files s’étirent presque jusqu’à Continuer la lecture#été 2023 #14 | un vendredi matin

#été2023 #13 | une lettre de Bertrand

Vous me demandiez de vous décrire ce coin où suis revenu vivre. Une notice sur Wikipedia vous dira en gros, pour commencer, que c’est une petite ville avec un passé, je dirai un gros bourg qui fut ville importante dans un temps où le pays était fait de multiples pays, elle ajoute qu’elle est située dans la plaine au sud Continuer la lecture#été2023 #13 | une lettre de Bertrand