A propos de Brigitte Célérier

une des légendes du blog au quotidien, nous sommes très honorés de sa présence ici – à suivre notamment, dans sa ville d'Avignon, au moment du festival... voir son blog, s'abonner, commenter : Paumée.

Reste l’espace

Tu sais je me souviens de nous de l’idée de nous sur laquelle je pose quelques photos sans rapport d’ailleurs avec ces moments qui me reviennent ces petites histoires de nous ces sentiments presque ces gestes ou regards mais dans un vide très lumineux          ce seraient trois pièces auxquels s’accrochaient une cuisine qui s’est effacée une salle de bains pour l’image Continuer la lectureReste l’espace

brèves accordailles

qui parlait de vacances à Dà-lat pendant la saison chaude qui évoquait la véranda sous cette pluie qu’elle regardait carrée avec une fausse tranquillité dans un fauteuil tressé à côté de sa charmante mais parfois légèrement exaspérante fille de dix huit ans debout à côté d’elle droite ferme silencieuse comme pénétrée de la nouvelle dignité acquise en acceptant d’épouser un Continuer la lecturebrèves accordailles

Dynastie aux fenêtres

et la silhouette de sa soeur souplement courbée sur son téléphone comme sur un secret contre le bleu mauve découpé par le fenestron de cette pièce sous le toit dans le crépuscule qui descendait sur le jardin de Nyons ravie de comprendre au petit cri de joie suivi d’un roucoulement de brèves questions d’un bredouillis attendri et de conseils machinaux Continuer la lectureDynastie aux fenêtres

elle

   Mai 1920         Lyon           un appartement         rue des Remparts d’Ainay         Anne surveille         avec confiance         le service du dîner        répond à ses invités         mais pense         à la lenteur du courrier         à la lettre reçue de sa plus jeune fille         si jeune         qui venait d’arriver à Pékin         avec son mari ce capitaine à petite moustache         forte de ses malles cabines en bois de camphre         et de son assurance              Anne parle théâtre         se penche vers une veille amie         regarde à l’autre Continuer la lectureelle

trente deux fines lattes de bois

Trente deux lattes fines, en bois clair, perforées industriellement, selon le modèle consacré, s’amenuisent sans décor, jusqu’à ce tout petit trou, jusqu’à la très fine barre, jusqu’à leur maintien. En attente du poignet, du mouvement sec, de leur déploiement, de l’éclosion de ce qu’un importateur grossiste nomme ventilateur manuel. Un mouvement un peu trop vif a désolidarisé la première latte Continuer la lecturetrente deux fines lattes de bois

L’invisible jardin suspendu

Dominant la rue étroite, d’où montent parfois les regards des rares passants, le dôme d’un platane se déploie jusqu’aux toits des maisons qui bordent l’autre côté de la rue au dessus du mur que leurs yeux escaladent, mur roide et droit, comme fait de bric et de broc, à grands coups de pierres grossières encloses en épais mortier, avant, au Continuer la lectureL’invisible jardin suspendu

coups d’oeil sur la ville

Ne pas prendre l’ascenseur qui grimpe dans un massif de béton au bout du bâtiment, monter lentement en jouissant de la proportion des garde-corps de béton, du blanc cru de l’enduit contre les arbres, du croisement des deux escaliers et des galeries sur lesquelles ouvrent les laboratoires et bureaux, profiter de la géométrie vivante ainsi créée pour m’attarder, l’esprit distrait Continuer la lecturecoups d’oeil sur la ville