A propos de Brigitte Célérier

une des légendes du blog au quotidien, nous sommes très honorés de sa présence ici – à suivre notamment, dans sa ville d'Avignon, au moment du festival... voir son blog, s'abonner, commenter : Paumée.

#anthologie #14 | et pourtant…

« Et pourtant…  » il l’a dit avec un air dont tu ne sais s’il est  ironique ou s’il veut exprimer son adhésion à tes critiques, ta description de la situation. « Et pourtant… » tu n’oses lui lancer un « quoi ? » énervé mais tu te retiens, tu laisses le silence s’installer et tu souris au bout d’un moment, attendant de voir comment Continuer la lecture#anthologie #14 | et pourtant…

#anthologie #12  et #13 | passant par

Sortir de la petite gare par une porte cintrée ornée de briques rouges entre deux panneaux d’azulejos face aux tables et fauteuils verts d’un café, traverser, m’y attabler, sortir du sac la petite plaquette prise à côté du comptoir de l’hôtel ce matin, arriver à demander un chocolat, tenter de comprendre le plan succinct et réaliser qu’un peu plus loin, Continuer la lecture#anthologie #12  et #13 | passant par

#anthologie #11 | le chiot

Comme me l’avait indiqué le chauffeur du petit bus j’ai crié « ici » un peu avant le tournant qu’il a négocié en ralentissant pour stopper une centaine de mètres  après sa sortie là où s’interrompait le mur de clôture dont le crépi était rendu plus atroce d’avoir glissé avec le crépuscule vers un violine dénaturé juste avant un grand pin Ses Continuer la lecture#anthologie #11 | le chiot

#anthologie #10 | il a…

Il a cinquante quatre ans il est auprès de Mountbatten à Kandy, à la tête d’un maigre corps expéditionnaire français, il crée une petite force qui agit avec les britanniques dans la jungle derrière les forces japonaises, il déplore le laconisme des notes du cahier qu’il retranscrit et cède à la tentation d’annexes tirées d’une petite liasse de courriers personnels Continuer la lecture#anthologie #10 | il a…

#anthologie #09 | j’ai dit

J’étais assise sur la terre, et des petits cailloux me faisaient, non ne me faisaient pas tout à fait mal mais je les sentais, et appuyée sur cette sensation mon esprit divaguait à partir de ce que disaient ces voix qui s’interrogeaient sur mon avenir, une voix, celle de cette femme qui m’était seconde mère, qui pensait qu’elle me connaissait, Continuer la lecture#anthologie #09 | j’ai dit

#anthologie #08 | dans la maison sur la plage

Au matin du second jour dans la maison sur la plage, assise sur les tomettes de ma chambre devant la porte-fenêtre ouverte, mon menton planté sur mes genoux enserrés par mes bras, je regardais l’ourlet vert pâle caressant la bande lumineuse de sable gris clair parsemé de fragments de branchettes, de cailloux, de coquilles, puis,  rejetant légèrement en arrière mon Continuer la lecture#anthologie #08 | dans la maison sur la plage

#anthologie #07 | l’arrivée de la nuit dans  l’antre

Manquent l’élan, l’entrain du moi, de la musique, de la  lecture, de la rêverie, du rien, des ruminations franchissant la frontière des heures. Manquent le changement de cadre. Maintenant que les heures  du jour sauf la contrainte des ouvertures de magasin et de mes rares rendez-vous, ont conquis cette liberté qui leur faisait défaut, la lecture par goût, l’écriture conquise Continuer la lecture#anthologie #07 | l’arrivée de la nuit dans  l’antre

#anthologie #06 | seule

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras. Seule comme le chêne Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #05 | le François qui ne fut

Quant eus onze ans assurance se conforta en moi que la vie ne m’intéressait pas. Il est un âge où vient petite rancune contre ceux qui vous ont fait, rancune attendrie, tenacement muette.  Attendrie par la lecture répétée aux jours d’écoeurement de la lettre écrite en février ou mars 1942 par notre père au François qu’il attendait comme aîné et Continuer la lecture#anthologie #05 | le François qui ne fut

#anthologie #04 | ne pas habiter mais se nicher

Ma mère savait habiter, même quand ça a été, parfois, pour courte durée et petitement —  même si le cadre était un peu ingrat au départ elle créait son monde personnel et accueillant. Dans notre adolescence toulonnaise, dans le dernier des appartements, boulevard Michelet, au dessus de la dégringolade vers la rade,  c’était, malgré sa taille qui en faisait certainement Continuer la lecture#anthologie #04 | ne pas habiter mais se nicher