A propos de Brigitte Célérier

une des légendes du blog au quotidien, nous sommes très honorés de sa présence ici – à suivre notamment, dans sa ville d'Avignon, au moment du festival... voir son blog, s'abonner, commenter : Paumée.

vers un écrire-film #03 | Minuscules épiphanies d’un jour ordinaire

Dans un coin à l’abri du vent le visage relevé. Les larmes de froid des yeux sèchent. Sur le mur mangé de soleil de l’autre côté de la rue la danse de l’ombre des lauriers qui se balancent sous les risées. L’affirmation à l’angle d’une rue qui s’ouvre en biais de sept hautes souches en poterie rouge alignées et dressées Continuer la lecturevers un écrire-film #03 | Minuscules épiphanies d’un jour ordinaire

vers un écrire/film #02 | attente en six plans

L’image d’une immensité s’impose si forte qu’on dirait que l’écran s’est élargi et a pris les dimensions que le cinéma adoptera des dizaines d’années plus tard | une immensité blanche et grise ponctuée d’un peu de noir | un énorme ciel en camaïeu de gris avec des ourlets blancs aux grandes masses qui se superposent | une bande qui part Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | attente en six plans

vers un écrire/film #01 | Sète, retour de Tamentfoust ou La Pérouse

Un quai au soleil du matin, la caméra zoome sur un cargo, coque rouge et noire, superstructures blanches, trois mats de charge et au centre une cheminée, rouge à bandeau noir avec un grand S peint en blanc / depuis le pont on approche d’un hublot, jusqu’à distinguer une nuque et une tresse sur la droite et, plus loin, au Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | Sète, retour de Tamentfoust ou La Pérouse

autobiographies #15 | quelques fenêtres de sa vie

La croisée peinte en un blanc un peu écaillée, les dalles de la cour sur lesquelles tourne une petite voiture conduite par un garçonnet que tente de poursuivre sur ses petites jambes potelées la dernière des enfants, la fontaine et ses carreaux verts et blancs à volutes mauresques récupéré à volutes mauresques récupérés dans des ruines sur la gauche, les Continuer la lectureautobiographies #15 | quelques fenêtres de sa vie

autobiographies #14 | extérieurs, traces

un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, avec deux arbres et une maison s’ouvrant par une véranda à l’arrière plan, un fauteuil d’osier transplantés dans la Chine d’après la guerre des boxers, et puis une robe blanche et sur les genoux un minuscule être enfoui dans de la dentelle un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, Continuer la lectureautobiographies #14 | extérieurs, traces

autobiographies #13 | une dame

Elle était svelte et de taille moyenne, elle avait de jolies mains, de jolis pieds, des yeux très clairs qui voyaient un peu flou et a gardé toute sa vie des jambes fines qui donnaient à ceux qui la suivaient une attente déçue, dans les dernières années, par la vision du visage fripé, des énormes lunettes loupes que sa myopie Continuer la lectureautobiographies #13 | une dame

autobiographies #12 | dans un bureau

S’imposent à la vue, en entrant, sur le mur de gauche les trois fusils à pierre, leur long et fin canon qui semblent si fragiles et dangereux, leurs décors discrets de métal, et pour l’un les cordelières vertes de laine tressée qui pendent de la crosse, deux poignards dans leur étui de cuir décoré d’appliques, ton sur ton pour l’un, Continuer la lectureautobiographies #12 | dans un bureau

autobiographies #11 | un peu d’elle

Psyché – près de la fenêtre brumeuse de mousseline, en biais, cette surface où se perdre et ce jeu déçu de la bascule entre les deux colonnes de bois sombre de ce rectangle d’éclat liquide sous le fronton, élan freiné par un mécanisme… avancer vers soi, se tourner… la pièce déformée par le reflet… le corps l’est-il ? Minaudière – Continuer la lectureautobiographies #11 | un peu d’elle

autobiographies #10 | générations

Elle a poussé une chaise jusque sous le placard. Elle a grimpé sur le premier barreau. Elle s’est mise à genoux sur le siège. Elle s’est redressée doucement, en faisant bien attention. Elle n’a pas pu ouvrir la porte. Elle était trop près. Elle est redescendue. Elle a reculé un peu la chaise. Elle a recommencé la série de gestes. Continuer la lectureautobiographies #10 | générations

autobiographies #09 | traversées

Eteindre le lustre et la réglette au dessus des plaques, rendre la cuisine à sa douce pénombre ocrée et franchir l’arcade vers la lumière qui, traversant les hautes portes-fenêtres, baigne la grande salle carrée, se diriger vers l’escalier de bois qui, faisant un coude le long des murs, mène à l’étage supérieur, avancer jusqu’au bout de la galerie en surplomb, Continuer la lectureautobiographies #09 | traversées