A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

#photofictions #06 | SAV

Paysage bord droit de haut en bas l’arrière d’une cuisse en bas en biais le mollet au bout une basket en bas plus à gauche presque dans le prolongement du mollet mais loin très grand angle une tête rigolote de chien tu sais de ces chiens saucisse à très courtes pattes pattes qui semblent courir sur le bord bas de Continuer la lecture#photofictions #06 | SAV

#photofictions #05 | hors champ vers la gauche

Ils ont repoussé la table des jours de fête et des soirées domino contre le mur de droite. Les quatre ouvrières sont déjà dans l’escalier, riant et se racontant ce qu’elles ont fait hier dimanche, un long déjeuner, une promenade sur le cours avec son fiancé. La plus jeune, l’apprentie a quinze ans, la plus âgée une vingtaine d’années. Clémence Continuer la lecture#photofictions #05 | hors champ vers la gauche

#photofictions #04 | Lisa et le sophora

Lisa sur son banc, corps légèrement penché en arrière les deux bras parallèles tendus devant elle un geste à la Nijinski du prélude à l’après-midi d’un faune, ne cherche pas à attraper l’arbre qui est devant elle, le sophora pleureur est trop loin elle veut communiquer avec l’arbre recevoir ses mots, des mots d’arbre, lui envoyer ses ondes, son corps Continuer la lecture#photofictions #04 | Lisa et le sophora

#photofictions #02 | cochonnet

Instruction pour épuiser photographiquement le parc majorelle et un bout de la rue saint bernardIl faudra photographier l’enfant mort. On pourra utiliser les trois panneaux qui en parlent : celui qui dit qu’il est là, celui qui dit qu’il n’y est pas et celui qui dit qu’on ne sait pasPhotographier le son des cloches qui sonnent les heuresphotographier les cris des Continuer la lecture#photofictions #02 | cochonnet

#photofictions #01 | MM2022

sur le trottoir James Haspiel and the Monroe six, 1955, page 249 j’en suis là. 424 pages, un livre de photos sans images. Aucune idée du mode de fabrication, sept ans on me dit ça m’étonne pas parce que c’est tellement de regards, de trouvailles, de réflexion. Dire une photo par un lieu et un nom de photographe. Sur tweeter Continuer la lecture#photofictions #01 | MM2022

#40jours #17 | enfants morts

L’idée de l’atelier lui est venue à la mort du deuxième. Cinq fois elle a donné vie, trois fois l’enfant est mort. Mourir jeune à cette époque c’était normal, dit-on. J. avait écrit un beau texte mais de sa détresse à elle, pas un mot. Elle ne voulait plus d’enfant, de vie en deuil. Mais bien sûr, G. est née. Continuer la lecture#40jours #17 | enfants morts

#40jours #10 | wild side

J’avais quitté Paris trop chaud sur la route de rennes le mans j’y avais vécu cinq ans il faisait aussi chaud ici j’ai souvenir de 41°C est-ce possible m’arrêter revoir la ville marcher les noms m’ont guidé place de la république rue du cirque rue du docteur delaunay j’y avais souvent dormi dans un calme deuxième étage une autre vie Continuer la lecture#40jours #10 | wild side

#40jours #06 | ¡vamos!

16062022 sérendipité 12:30 musée d’art et d’histoire du judaïsme passages hommage à walter benjamin de denis karavan — frédérique villemur 14:00 retour à portbou 2017 photos du monument —ou pas— à walter benjamin 14:30 #40jours #06 | plans, cartes & guides walter benjamin timbres à date dentelure surtaxe 17:00 replongée dans les lettres de julien v. à pierre s. traces Continuer la lecture#40jours #06 | ¡vamos!

40 jours #02 | balcon à balcon

J’aime regarder l’oiseau qui passe de balcon en balcon s’agrippant à ce qui dépasse du petit tuyau d’évacuation d’eau. Arrivé là-haut, il contemple et redescend. Vois tu, l’oiseau cette dame qui regarde derrière sa fenêtre détruite, sans carreaux au dessus d’une petite cloison de parpaings sans crépi ni peinture ? vois tu, à l’étage au dessus, la jeune fille en robe Continuer la lecture40 jours #02 | balcon à balcon

#40 jours #01 | lourde et lente

carapace bombée terre-mère qui te joue des énervés aériens bien ancrée dans cette cour qui se dit jardin ; bergenia laurier rose calfeutrés sous le verre de la serre palmes du palmier si haut qu’on voit le toit de tuiles roses rondes ; je monte là-haut tout au sommet saluer les martinets qui criaillent dans la transparence du ciel trop Continuer la lecture#40 jours #01 | lourde et lente