A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

#anthologie #07 | souris

Ce soir nous étions au restaurant, les amis américains de passage nous ont invités. Robert a voulu boire du coca, ils ont une potion française qu’il a trouvée correcte. En rentrant j’ai lu la consigne lumière-durée. La nuit est tombée, noire sur le jardin, des lumières restent allumées sur l’immeuble en face et s’éteindront peu à peu comme pour rythmer Continuer la lecture#anthologie #07 | souris

#anthologie #06 | p’tit louis

Moins tu rencontres de gens moins tu rencontres de cons disait le père Goupil dans un court métrage du fiston, première partie de Sauve qui peut (la vie). Seul dans son élevage de dindes vs mon rêve de solitude dans la grande ville, Paris pour être seul. Marcher dans des rues où personne ne te connait, ne sait ni d’où Continuer la lecture#anthologie #06 | p’tit louis

#anthologie #05 | jeune homme

Vous étiez comme moi j’ai été : jeune homme devant la vie qui nous restait. Je n’avais aucune idée de ce que ça allait être, vous vous en aviez une, vous avez su ce soir-là ce matin-là que ce serait un vide incommensurable une douleur prévisible. je suis ici vous n’y êtes plus, jeunes hommes depuis votre geste depuis la Continuer la lecture#anthologie #05 | jeune homme

#anthologie #04 | en poète

1 L’homme habite le monde en poète. Souvenir micmac de Hölderlin, Heidegger, UP6. Bernard Patarin, professeur de sociologie, nous avait donné cette citation en pâture, débrouillez vous avec ça, étudiants en architecture. 2 Paul Andreu venait de construire Roissy 1. Patarin était de son équipe. Arriver, partir, circuler en poète dans un aéroport. 3 Il parait que des refoulés de Continuer la lecture#anthologie #04 | en poète

#anthologie #03 | pouf

J’en avais cherché un ici mais les jeunes vendeurs de lunettes de soleil et de cartes SIM de Barbès ne savent plus même le mot, pouf. Il vient, à peine deux mois, de la rue Larbi Ben M’hidi entre grande poste et place de l’émir Abd el Kader, pas loin de la librairie du Tiers Monde, Alger. Il a voyagé Continuer la lecture#anthologie #03 | pouf

#anthologie #02 | l’été

21 juin 9h22, le rayon de soleil taperait pile dans l’oeil miroité du cheval de l’estampe de Leticia Tarrago. qui le renverrait sur la bouilloire dorée d’où il irait réchauffer le bout de la queue du chat de Pierre de Berroeta qui remuerait et déclencherait L’été l’été de Fontaine et Areski pendant qu’il se léverait d’une nuit doucement rêveuse. Eh Continuer la lecture#anthologie #02 | l’été

#anthologie #01 | c’est pas rien

Et vous vous êtes qui ? sur mon lit, j’habite à l’hôtel L., je ne peux pas bouger. J’ai eu une galerie, beaucoup d’argent, tout perdu par ma connerie seulement. J’avais noté rendez-vous avec vous aujourd’hui ah non c’était en avril, le 19 avril. Moi c’est G. Vous étiez dans la photographie. Hôtel L., photographie, voix d’outre-tombe, une autre vie, Continuer la lecture#anthologie #01 | c’est pas rien

#anthologie #prologue l détestation

J’ai senti les troènes du jardin. J’en ai aimé l’odeur. J’ai fait ce qu’on m’a dit de faire. J’ai fait ce qui m’était promis. J’ai admiré le ronronnement des abeilles. J’ai souri, j’ai chantonné. J’ai cru ce qui était à croire. J’ai senti mes pieds glisser sur le sable. J’ai laissé la mer m’envahir. J’ai aimé la pluie. J’ai aimé Continuer la lecture#anthologie #prologue l détestation

#gestes&usages #09 | printemps

un geste, feuilleter le calendrier, sur le vélo aller écouter ce que dit la ville ce premier jour de printemps. suivre le mouvement d’une robe légère et se dire qu’à Gaza il doit faire le même temps ; le garçon dit à sa mère joliment foulardée : on a commencé les multiplications ; se souvenir de : si tu me Continuer la lecture#gestes&usages #09 | printemps

#gestes&usages #08 | adieu connard

J’ai plaisir à tenter de retrouver ce sentiment que j’avais quand, gosse du côté de Bordeaux, il pleuvait, pleuvait ça pouvait durer des heures, des jours. Dehors c’était un monde d’ailleurs, aquatique, de cordes humides qui liaient le ciel trop plein d’anges aux ronds dans l’eau des flaques. Dedans, un monde sec de chocolat chaud, de douce solitude, d’oranges sanguines Continuer la lecture#gestes&usages #08 | adieu connard