A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

hors-série #2 | Eileen, à table !

porte-à-faux sur une jambe attachée à un pied cercle ouvert palme de canard feuille de nénuphar embrassant le plancher stable attachant agrippant. seule jambe certes mais double deux tubes de métal chromé l’intérieur plus fin que l’extérieur. en haut un tube cercle lui aussi entoure et protège une plaque de verre presque invisible de légèreté. une goupille attachée à une Continuer la lecturehors-série #2 | Eileen, à table !

#P9 | … say, say nothing

1 C’est la page d’un livre sur laquelle est reproduite une photographie. Quatre garçons, quatre Irlandais, prison de Long Kesh, 1975. A droite c’est Bobby Sands, il a 21 ans et son voisin Denis Donaldson, 25 ans, membres de l’IRA provisoire et du Sinn Fein. Ils ont l’air heureux, insouciants se tiennent par l’épaule. Ils ne savent pas que ça Continuer la lecture#P9 | … say, say nothing

#P8 | Michelle, ma belle

Pourquoi tant d’indifférence de ma part ? Pourquoi, lorsqu’il s’agit de choisir un personnage à tutoyer, tu ne viens qu’après un inconnu ou un parent très lointain ? Alors, la consigne au pied de la lettre ! Tu m’autorises à te fictionner un peu ? 1932. Vous vous installez à B. Ton père y a trouvé du travail, comptable dans Continuer la lecture#P8 | Michelle, ma belle

#P7 | ipomée

Un rectangle d’un mètre sur deux. Le fond est blanc et vert, régulièrement parsemé de carrés plus ou moins sombres. En partie basse, une masse homogène en nuances de vert et, par-ci par-là, touches jaunes, oranges, bleu profond. Ce que l’œil voit. Le cerveau essaie de lui faire croire que ce n’est pas plat, qu’il y a 50 mètres entre Continuer la lecture#P7 | ipomée

#P6 | corneille & papyrus

Des jeunes femmes d’une souplesse et d’une adresse inimaginables font des cabrioles, volent au dessus et autour de barres horizontales. Après des voltiges qui touchent les nuages, elles retombent sur une poutre siglée Tokyo 2020. Comment peut-on revenir de si haut, de si beau ? combien de travail pour en arriver là ? Et la fille à la médaille, elle est championne Continuer la lecture#P6 | corneille & papyrus

#P5 | C’est pas moi

Tomber, dégringoler, se retourner de terreur, la mort juste en face. aplati, démembré, rien. Me retourner, regarder en arrière, la mort en face. Voir plus vite que penser. cerveau figé, gelé, subjugué. Les yeux vont plus vite que la tête, comment font-ils ? VOIR ! Ils entrainent le corps, sa torsion, sa tension. Les bras et les jambes se replient, Continuer la lecture#P5 | C’est pas moi

#P4 | zenFAANTS !

ah mes enfants ! plutôt aaaHH mes enfants ! C’est quoi ce ton geignard ou de surprise sur le aaaHH ? Et, sur la fin, on dirait que tu es en quête d’approbation et de soutien. Mais au fait, à propos de quoi ? quelle surprise ? Qu’est-ce que tu viens de découvrir qui te met dans un tel état ? Ah non, Continuer la lecture#P4 | zenFAANTS !

#P3 | cruchade

rue Thiers, il y avait un vendeur ambulant qui criait jonchées, jonchées. Une jonchée c’est un petit fromage frais emmailloté dans une robe de joncs du marais. Il se mange arrosé de lait d’amande. Elle ne se souvient pas du lait d’amande mais ce nom, jonchée, évocateur de masses de fleurs, de pétales de rose, de Fête Dieu en robe Continuer la lecture#P3 | cruchade

#P2 | fernand

marcher souffrir regarder admirer maugréer le-soleil-dans-les-feuilles stevenson saint-gilles livradois-forez margeride aubrac paysage cézalier tamatave pied pierre balisage soleil boussole direction but carte route GR coup-de-pied emmener entrainer chèvre lièvre pied-devant-l’autre-recommencer branche feuille rosée pluie se-tremper sauvage respirer transpirer trébucher guider terrien pierre pays-dogon caminante-no-hay-camino pierre-sauvage pierres-sauvages fernand-pouillon thoronet tailleur-de-pierres construire bâtir regard autre-monde surprise laisser-surprendre el-golea zeralda lézarder m’égarer diverger balisage Continuer la lecture#P2 | fernand

#P1 | Salles de réveil

A Aflou, janvier 1983, dans l’Acadiane. Le berger nous avait pourtant dit qu’il gelait, la nuit, à pierre fendre. J’avais décliné son hospitalité. A Ambodimita, en face de l’escalier. De l’autre côté du palier, la chambre des parents et celle de mes sœurs. Malade de jaunisse. Impossible de me redresser, tant de fatigue. Une nuit chez les bonnes sœurs à Continuer la lecture#P1 | Salles de réveil