A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

écopoétique #08 | immersion

Là-bas, ici aussi peut être, l’univers est un plan incliné suivi par une rivière invisible. Le monde supérieur est en amont, le monde des vivants est au milieu et le pays des défunts, marécageux, est en aval. La vie suit le sens du courant, de la naissance à la mort. L’univers des chamans du coin est de couches superposées séparées Continuer la lectureécopoétique #08 | immersion

#écopoétique #07 | non c’est pas tout

ni chanson douce ni dédain de l’esprit de la pluie ni projet ni décision pour les autres ni dérision ni toujours ni jamais ni évidence ni outrage ni douleur ni ricochet ni délibération ni solution ni regret ni projet ni regard en arrière ni blabla ni bouiboui ni regard au dessus de l’épaule de la pluie ni regard en dessous Continuer la lecture#écopoétique #07 | non c’est pas tout

#écopoétique #06 | Hard Rain

Tiens, la pluie, je profite de t’avoir à portée de clavier : la prochaine fois qu’un hôtel sordide brûlera, essaie d’être là à temps pour éteindre l’incendie. Elle et son fils s’en sont sortis salement amochés, sa fille est morte. La pluie, please, ready ?Fais des claquettes, la pluie ! danse sur mes souvenirs. La pluie de Madagascar, tous les Continuer la lecture#écopoétique #06 | Hard Rain

#écopoétique #05 | vivre un peu plus

Six étages de briques rouges, presque parfait accord avec l’immeuble voisin, celui qui fait l’angle et qui doit dater du début du vingtième siècle. Au rez de chaussée, des locaux de la largeur des boutiques anciennes de la rue. Quatre ont été regroupées et sont occupées par une Association, Centre Social et Culturel, c’est écrit sur la façade. Accessoirement, le Continuer la lecture#écopoétique #05 | vivre un peu plus

#écopoétique #04 | griot

Sur la grille devant la véranda, le lierre meurt. Il y a quelques mois, un gaillard bien intentionné a trafiqué par là, Jeanne lui a dit Ne coupez surtout pas les branches que je palisse depuis des années. Oui, oui, bien sûr ! et voilà : le lierre meurt. Jeanne, dès qu’on lui parle de quelque chose qui cloche au Continuer la lecture#écopoétique #04 | griot

écopoétique #03 | francis

Un matin de début d’automne météorologique, Jeanne sort du métro. Elle vient voir son médecin qui a déménagé pendant l’été. Devant elle, à à peine la largeur du trottoir, une plaque de rue banale : Avenue Georges Mandel. Ce qui la surprend, c’est qu’elle a dans son sac un livre qu’elle vient d’emprunter à la bibliothèque à l’autre bout de Continuer la lectureécopoétique #03 | francis

#anthologie #32 | illuminer les matins

Vu d’hauteur humaine, c’est une petite tente comme celle qu’on déployait les soirs de bivouac ou comme il y en avait beaucoup sur le quai du fleuve au dernier printemps. Dans l’ovale de l’ouverture, une tête de chat rose à oreilles dodues, capuche d’un peignoir de bain bouclé recyclé. Sous la broderie du museau, un visage de femme penché sur Continuer la lecture#anthologie #32 | illuminer les matins

#anthologie #31 | rembobiner

— Je vais te dire,: ce qui me hante, ce n’est pas l’après, c’est le juste avant, la seconde, le centimètre juste avant que je m’écrase, avant que plus rien. C’est très long une seconde et moi qui te dis ça je suis installé ici pour l’éternité ! J’ai pensé, un millionième de seconde, que je pourrais dire stop on Continuer la lecture#anthologie #31 | rembobiner

#anthologie #28 | lin rouge

Edmond, Pierre et Brigitte sont dans le hall d’entrée du cinéma. Vigo n’est pas encore arrivé, ils regardent les affiches autour d’eux. Les misérables avec Baur, Vanel, Dullin. Le Bonheur de L’Herbier et deux marines de J. Toulza, datées de 1897. C’est ça qui attire leur regard, deux tableaux de pêche en islande ou terre neuve avec voilier et doris, Continuer la lecture#anthologie #28 | lin rouge

anthologie #27 | doux rêves

1 Un homme en tongues et bermuda s’approche de lui et lui dit Vous me faites penser à quelqu’un qui est, en ce moment, à l’autre bout du monde. Comment ça vous me faites penser ? Mais c’est moi et il n’y a pas dix minutes, nous parlions ensemble en regardant la mer. Vous veniez de sortir de l’eau avec Continuer la lectureanthologie #27 | doux rêves