A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

#anthologie #09 | Dans une seule phrase

  C’est en contre courant que je décide de rentrer dans cet amour et ne plus avoir d’autres racines que les racines fragiles et mobiles de cet amour, par un coup de dés je rentre dans cet amour qui  se déplace sur des villes et des continents différents, par un coup de tête ce départ définitif, ce changement de pays Continuer la lecture#anthologie #09 | Dans une seule phrase

#anthologie #08 | Derrière cette porte

  Par effraction j’ai ouvert cette porte. Et j’ai retrouvé moi-même suspendue. Temps de l’enfance dans cette chambre aux trois portes à double battant. Surprendre, courir et fuir trois portes pour jouer à cache-cache, a nascondino ou alors a acchiappino, jusqu’à ce qu’on ne m’arrête, ou simplement changer d’air. Ces portes en bois, couleur bois, une porte qui donne sur Continuer la lecture#anthologie #08 | Derrière cette porte

#anthologie #07 | Autoroute, violette

  Couleur violette qui s’infiltre dans les coins des rideaux improvisés. Autoroute, le matin à l’aube, vision. Milano, péage de San Donato Milanese, couleur blanchâtre, grise claire dans le brouillard, l’autoroute est vaporeuse, elle s’infiltre dans la vision. Quelques minutes après, le brouillard se défait, le violet envahit le noir de l’A1 et le conducteur suspendu reconnaît le goudron, il Continuer la lecture#anthologie #07 | Autoroute, violette

#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono. Seule. Seul le désir, seul le désir de violence, tout devient nuit, dans la nuit de la solitude je ne tiens plus ma place, je ne tiens plus la place. Tout glisse ailleurs, et je deviens rage, dans ma solitude. J’explose d’une rage enfouie et la rage devient sociale, mandria di tori, Continuer la lecture#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

#anthologie #05 Epuisette

La mère porte son corps devant elle. Elle le pousse. Ses hanches déboitent et elle les colle. Puis le soir elle rentre dans son corps et elle mange les poulpes qui nichent dans ses intestins. Elle poursuit ses tracées, en marchant plus lentement maintenant.   Je la regarde dans la mobilité de son ombre. Nos conversations sont plus rares. Elle Continuer la lecture#anthologie #05 Epuisette

#anthologie #04 | Il palazzo da cui volare

Abitare in un condominio. Abitare in una casa oramai immaginaria. Abitare in una casa immaginata. Abitare in una piega dello spazio, vivere in una piega del tempo. Abitare via Crispi 105 dagli anni Cinquanta al 2024. Il palazzo con l’entrata di vetro, l’ascensore di legno imprigionato nella gabbia bianca con la pittura che si sfalda. Il palazzo con il golfo Continuer la lecture#anthologie #04 | Il palazzo da cui volare

#anthologie #03 I Les auriculaires

Je m’en mêle, les retrouver au fond du sac, à l’aveugle, en marchant, le regard à l’horizon et la main qui s’enfonce dans le sac, sprofonda,  mon épaule qui remonte et mon corps penché de travers, suivre le fil dans les interstices entre les livres et les cahiers, imaginer les objets qui font obstructions et que j’ai oublié, le sachet Continuer la lecture#anthologie #03 I Les auriculaires

#anthologie #02 | Squadrare

Elle serait de dos. Les couleurs seraient vives, la lumière envahirait la pièce. Elle serait assise à la table de la salle à manger. Au-delà d’elle, la table octogonale en bois, oui octogonale, avec ses rayures du temps de cette table de plus de cinquante ans, tant de coudes posés, tant de conversations, les journaux du jour encore intacts, la Continuer la lecture#anthologie #02 | Squadrare

#anthologie #prologue | La permanence des visions

Je suis venue au monde devant une église. Une cathédrale gothique, en marbre noir et blanc, entre les terres de la forêt, la Selva, et les terres de l’aigle, l’Aquila. Et c’est là que je cherche le sein, enfermée dans une chambre d’hôpital en face de l’église, le temps de me transformer en loup. Après, je suis allé vivre dans Continuer la lecture#anthologie #prologue | La permanence des visions

# Carnet individuel Anna Proto Pisani

# 13 Arrêter le monde 22/11/2022 Comment immobiliser tout ce qui est déjà figé et stagnant depuis des décennie, cette vie inexorable qui se répète à l’identique, ces mêmes objets que nous ne voyons plus sur les étagères, la poussière qui envahit nos livres, ce calme maniaque, cette solitude et ce silence traversés uniquement par les aiguilles d’une montre là Continuer la lecture# Carnet individuel Anna Proto Pisani