A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

#anthologie #26 I Dans la mort de la parole

éclatement du bouchon de la bouteille qui se libère de son tunnel de verre et s’élargit dans l’air, éclatement du bouchon de la deuxième bouteille, des pas de talons sur le sol, des pas de caoutchouc des chaussures en cuir, pas qui traînent sur le parquet, élans de salutations, sa voix qui accompagne le bruit des bouchons des bouteilles de Continuer la lecture#anthologie #26 I Dans la mort de la parole

#anthologie #28 | Oeuvres

# 2 Intérieur circulaire avec personnage en haut l’affiche avec la reproduction stylisée de Florence en triangle, cercles et carrés et le fleuve, lui, en ligne irrégulière, non géométrique, qui s’élargirait et se resserrerait, on verrait juste un bout de cette grande affiche sous vitre *** le tiroir ouvert avec tout qui déborde, la carte postale de la Déposition du Continuer la lecture#anthologie #28 | Oeuvres

#anthologie #16 | L’armée

Lui la guarda da dietro i suoi occhiali chiari, ha lo sguardo cristallino dei Carpazi, e le mostra i « soldatini », il generale, il sergente maggiore, il caporale, il tenente, sono tutti pronti, dice agitando le avanbraccia e le braccia in aria in movimento scomposto, come se l’esercito fosse in ritirata e i soldati segretamente spaventati avessero preso la fuga, presto, Continuer la lecture#anthologie #16 | L’armée

#anthologie #14 | C’est pas terrible

C’est pas terrible, c’est ce point de confusion de la langue, là où l’histoire et la logique n’ont plus pied et la langue s’en fiche de toute l’histoire et de toute la logique, la langue s’en fiche de ses racines et étymologies, la langue s’en fiche d’elle-même, se renferme, se courtise, s’éloigne de la tragédie, c’est pas terrible, un de Continuer la lecture#anthologie #14 | C’est pas terrible

#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

L’arrivée se fait par les villes de la frontière, cette frontière mobile qui se déplace au fur et à mesure de la guerre, Conil de La Frontera, Chiclana de La Frontera, Herez de La frontière, et nous arrivons à Séville par le grand pont et les rives du Guadalquivir, et même immergés dans le trafic de la fin de l’après-midi Continuer la lecture#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

#anthologie #11 | atterraggio

Dall’alto la città è silenziosa e mi sento in sintonia con questo spazio e questa città sospesa dentro di me La vedo e la guardo nelle sue luci e svincoli stradali nei castelli e nel mare di notte a macchia nera Da lontano il traffico non è rumoroso e pieno di odore di benzina il caldo non si appiccica alla Continuer la lecture#anthologie #11 | atterraggio

#anthologie #10 | Quando il sole fa bene al bucato

Ha 93 anni, ascolta i salmi, solo i salmi le danno tregua e le permettono di respirare. Il pomeriggio alle cinque non ci sarà più. Ha 50 anni, è insegnante di filosofia al liceo Umberto a Napoli, porta un filo di perle e gli orecchini di perle incastonate in nidi d’argento. Appartiene a una famiglia della borghesia napoletana, è marxista Continuer la lecture#anthologie #10 | Quando il sole fa bene al bucato

#anthologie #09 | Dans une seule phrase

  C’est en contre courant que je décide de rentrer dans cet amour et ne plus avoir d’autres racines que les racines fragiles et mobiles de cet amour, par un coup de dés je rentre dans cet amour qui  se déplace sur des villes et des continents différents, par un coup de tête ce départ définitif, ce changement de pays Continuer la lecture#anthologie #09 | Dans une seule phrase

#anthologie #08 | Derrière cette porte

  Par effraction j’ai ouvert cette porte. Et j’ai retrouvé moi-même suspendue. Temps de l’enfance dans cette chambre aux trois portes à double battant. Surprendre, courir et fuir trois portes pour jouer à cache-cache, a nascondino ou alors a acchiappino, jusqu’à ce qu’on ne m’arrête, ou simplement changer d’air. Ces portes en bois, couleur bois, une porte qui donne sur Continuer la lecture#anthologie #08 | Derrière cette porte

#anthologie #07 | Autoroute, violette

  Couleur violette qui s’infiltre dans les coins des rideaux improvisés. Autoroute, le matin à l’aube, vision. Milano, péage de San Donato Milanese, couleur blanchâtre, grise claire dans le brouillard, l’autoroute est vaporeuse, elle s’infiltre dans la vision. Quelques minutes après, le brouillard se défait, le violet envahit le noir de l’A1 et le conducteur suspendu reconnaît le goudron, il Continuer la lecture#anthologie #07 | Autoroute, violette