A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

#anthologie #32 | Ville vague

J’aimerais être accompagnée ainsi. Leurs mains en biais se tiennent, leur bras, blancs, se croisent les uns les autres, leurs visages de profil, le rouge à lèvre encore visible, on voit à peine une touffe de cheveux noir qui sortent de leurs voiles couleurs vives, rouge, bleu, orange, vert émeraude, dans une tresse des bras et des voiles, elles forment Continuer la lecture#anthologie #32 | Ville vague

#anthologie #31 | Cryptes

Je suis la femme au chapeau d’homme. Je suis l’enfant qui arrache les herbes des campagnes, la femme du dialecte, la femme de la cuisine, la femme des chants et des proverbes, la femme du fil et la femme des enfants, sans droits, la femme enfant arrivée dans la grande ville pour vivre avec les enfants et la famille, la Continuer la lecture#anthologie #31 | Cryptes

#anthologie #29 | toujours plus bas avec elle

Tu es comme un immeuble de plusieurs étages, des caves aux greniers, je te connais à chacun de tes étages des cadavres aux souris. … Elle te regarde et voudrait sortir de toi, elle voudrait sortir de cet immeuble qui l’enferme comme une prison. Je monte les grands escaliers et j’atteins tes étages nobles, là où la langue est policée, Continuer la lecture#anthologie #29 | toujours plus bas avec elle

# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

éclatement du bouchon de la bouteille qui se libère de son tunnel de verre et s’élargit dans l’air, éclatement du bouchon de la deuxième bouteille, des pas de talons sur le sol, des pas de caoutchouc des chaussures en cuir, pas qui traînent sur le parquet, élans de salutations, sa voix qui accompagne le bruit des bouchons des bouteilles de Continuer la lecture# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

#anthologie #25 | Carnet des odeurs

L’odeur de notre production et reproduction. Feromonico. Ton odeur phéromonique. Cette odeur d’hormones. Que Giovanna m’avait décryptée en toi, une nuit. Cette odeur recouverte ensuite par un déodorant trop fort et à bon marché, peut-être pour déguiser la transformation dans de la nourriture en sang, l’odeur de ton affliction, de ton affection, l’odeur de ta métamorphose. L’odeur du silence de Continuer la lecture#anthologie #25 | Carnet des odeurs

#anthologie #24 | comment dormir ?

Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive Continuer la lecture#anthologie #24 | comment dormir ?

#anthologie #23 | toujours plus bas

Tu es comme un immeuble de plusieurs étages, des caves aux greniers, je te connais à chacun de tes étages des cadavres aux souris. Je monte les grands escaliers et j’atteins tes étages nobles, là où la langue est policée, vive, virtuose, là où les relations semblent être, là où la conversation s’impose et tu es urbaine et mondaine, brillante, Continuer la lecture#anthologie #23 | toujours plus bas

#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

Souvenir lointain, fin années 1990 – début années 2000 Se dressant vers le ciel, la rue de la République est une forêt d’antennes paraboliques, sorte de tournesols en plastique grise à la recherche du soleil et des ondes d’un enracinement brisé, forêt parabolique qui se densifie en redescendant vers la place de la Joliette, là où les immeubles deviennent de Continuer la lecture#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

#anthologie #21 | balia avec annotations

Ton chapeau d’homme1 qui te donne cet air insolite, femme extravagante à la lisière de genres, comparse de théâtre dans cette famille bourgeoise, assise sur un fauteuil en bois, un grand tableau en biais à l’horizon, tu es dans un salon bourgeois, tes pieds posés sur un tapis persan, tes jambes recouvertes par des bas de contention, l’index de ta Continuer la lecture#anthologie #21 | balia avec annotations

#anthologie #20 | balia

Ton chapeau d’homme qui te donne cet air insolite, femme extravagante à la lisière de genres, comparse de théâtre dans cette famille bourgeoise, assise sur un fauteuil en bois, un grand tableau en biais à l’horizon, tu es dans un salon bourgeois, tes pieds posés sur un tapis persan, tes jambes recouvertes par des bas de contention, l’index de ta Continuer la lecture#anthologie #20 | balia