A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

éclatement du bouchon de la bouteille qui se libère de son tunnel de verre et s’élargit dans l’air, éclatement du bouchon de la deuxième bouteille, des pas de talons sur le sol, des pas de caoutchouc des chaussures en cuir, pas qui traînent sur le parquet, élans de salutations, sa voix qui accompagne le bruit des bouchons des bouteilles de Continuer la lecture# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

#anthologie #25 | Carnet des odeurs

L’odeur de notre production et reproduction. Feromonico. Ton odeur phéromonique. Cette odeur d’hormones. Que Giovanna m’avait décryptée en toi, une nuit. Cette odeur recouverte ensuite par un déodorant trop fort et à bon marché, peut-être pour déguiser la transformation dans de la nourriture en sang, l’odeur de ton affliction, de ton affection, l’odeur de ta métamorphose. L’odeur du silence de Continuer la lecture#anthologie #25 | Carnet des odeurs

#anthologie #24 | comment dormir ?

Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive Continuer la lecture#anthologie #24 | comment dormir ?

#anthologie #23 | toujours plus bas

Tu es comme un immeuble de plusieurs étages, des caves aux greniers, je te connais à chacun de tes étages des cadavres aux souris. Je monte les grands escaliers et j’atteins tes étages nobles, là où la langue est policée, vive, virtuose, là où les relations semblent être, là où la conversation s’impose et tu es urbaine et mondaine, brillante, Continuer la lecture#anthologie #23 | toujours plus bas

#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

Souvenir lointain, fin années 1990 – début années 2000 Se dressant vers le ciel, la rue de la République est une forêt d’antennes paraboliques, sorte de tournesols en plastique grise à la recherche du soleil et des ondes d’un enracinement brisé, forêt parabolique qui se densifie en redescendant vers la place de la Joliette, là où les immeubles deviennent de Continuer la lecture#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

#anthologie #21 | balia avec annotations

Ton chapeau d’homme1 qui te donne cet air insolite, femme extravagante à la lisière de genres, comparse de théâtre dans cette famille bourgeoise, assise sur un fauteuil en bois, un grand tableau en biais à l’horizon, tu es dans un salon bourgeois, tes pieds posés sur un tapis persan, tes jambes recouvertes par des bas de contention, l’index de ta Continuer la lecture#anthologie #21 | balia avec annotations

#anthologie #20 | balia

Ton chapeau d’homme qui te donne cet air insolite, femme extravagante à la lisière de genres, comparse de théâtre dans cette famille bourgeoise, assise sur un fauteuil en bois, un grand tableau en biais à l’horizon, tu es dans un salon bourgeois, tes pieds posés sur un tapis persan, tes jambes recouvertes par des bas de contention, l’index de ta Continuer la lecture#anthologie #20 | balia

#anthologie #19 | celles qui disparaîtront

Piazza del Campo, conghiglia aperta piena di uccelli Les tortures infligées au lézard dans le petit mur de la maternelle des bonnes sœurs, dans la ville médiévale, il muretto Premier reflet du soleil sur la mer, vision de la mer à travers la fenêtre des escaliers vert clair, s’arrêter éblouie. Castiglione. Formaggino Mio dans la boîte jaune claire dans la Continuer la lecture#anthologie #19 | celles qui disparaîtront

#anthologie #18 | de photomaton en photomaton

Le photomaton dans le métro de Marseille Que là, quand tu es déjà fatiguée avant de sortir de la maison et puis extenuée avec les deux enfants sur toi et le périple dans le métro de Marseille, avec changement de ligne à Castellane sans escaliers roulants et que tu reviens de l’école, de la crèche et du pédiatre et qu’il Continuer la lecture#anthologie #18 | de photomaton en photomaton

#anthologie #17 | dans un flot

Je franchis les trois marches, pousse la porte vitrée avec ces courbes art déco en bois et entre dans la salle, une grande radio en bois sur ma droite, des miroirs et des meubles en bois, des tableaux préraphaélites au mur et je reconnais Ophélie, la femme morte allongée dans la rivière, encerclée des fleurs, les petites tables rondes et Continuer la lecture#anthologie #17 | dans un flot