A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

#anthologie #14 | C’est pas terrible

C’est pas terrible, c’est ce point de confusion de la langue, là où l’histoire et la logique n’ont plus pied et la langue s’en fiche de toute l’histoire et de toute la logique, la langue s’en fiche de ses racines et étymologies, la langue s’en fiche d’elle-même, se renferme, se courtise, s’éloigne de la tragédie, c’est pas terrible, un de Continuer la lecture#anthologie #14 | C’est pas terrible

#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

L’arrivée se fait par les villes de la frontière, cette frontière mobile qui se déplace au fur et à mesure de la guerre, Conil de La Frontera, Chiclana de La Frontera, Herez de La frontière, et nous arrivons à Séville par le grand pont et les rives du Guadalquivir, et même immergés dans le trafic de la fin de l’après-midi Continuer la lecture#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

#anthologie #11 | atterraggio

Dall’alto la città è silenziosa e mi sento in sintonia con questo spazio e questa città sospesa dentro di me La vedo e la guardo nelle sue luci e svincoli stradali nei castelli e nel mare di notte a macchia nera Da lontano il traffico non è rumoroso e pieno di odore di benzina il caldo non si appiccica alla Continuer la lecture#anthologie #11 | atterraggio

#anthologie #10 | Quando il sole fa bene al bucato

Ha 93 anni, ascolta i salmi, solo i salmi le danno tregua e le permettono di respirare. Il pomeriggio alle cinque non ci sarà più. Ha 50 anni, è insegnante di filosofia al liceo Umberto a Napoli, porta un filo di perle e gli orecchini di perle incastonate in nidi d’argento. Appartiene a una famiglia della borghesia napoletana, è marxista Continuer la lecture#anthologie #10 | Quando il sole fa bene al bucato

#anthologie #09 | Dans une seule phrase

  C’est en contre courant que je décide de rentrer dans cet amour et ne plus avoir d’autres racines que les racines fragiles et mobiles de cet amour, par un coup de dés je rentre dans cet amour qui  se déplace sur des villes et des continents différents, par un coup de tête ce départ définitif, ce changement de pays Continuer la lecture#anthologie #09 | Dans une seule phrase

#anthologie #08 | Derrière cette porte

  Par effraction j’ai ouvert cette porte. Et j’ai retrouvé moi-même suspendue. Temps de l’enfance dans cette chambre aux trois portes à double battant. Surprendre, courir et fuir trois portes pour jouer à cache-cache, a nascondino ou alors a acchiappino, jusqu’à ce qu’on ne m’arrête, ou simplement changer d’air. Ces portes en bois, couleur bois, une porte qui donne sur Continuer la lecture#anthologie #08 | Derrière cette porte

#anthologie #07 | Autoroute, violette

  Couleur violette qui s’infiltre dans les coins des rideaux improvisés. Autoroute, le matin à l’aube, vision. Milano, péage de San Donato Milanese, couleur blanchâtre, grise claire dans le brouillard, l’autoroute est vaporeuse, elle s’infiltre dans la vision. Quelques minutes après, le brouillard se défait, le violet envahit le noir de l’A1 et le conducteur suspendu reconnaît le goudron, il Continuer la lecture#anthologie #07 | Autoroute, violette

#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono. Seule. Seul le désir, seul le désir de violence, tout devient nuit, dans la nuit de la solitude je ne tiens plus ma place, je ne tiens plus la place. Tout glisse ailleurs, et je deviens rage, dans ma solitude. J’explose d’une rage enfouie et la rage devient sociale, mandria di tori, Continuer la lecture#anthologie #06 | Sola, tori impazziti, i miei pensieri mi travolgono.

#anthologie #05 Epuisette

La mère porte son corps devant elle. Elle le pousse. Ses hanches déboitent et elle les colle. Puis le soir elle rentre dans son corps et elle mange les poulpes qui nichent dans ses intestins. Elle poursuit ses tracées, en marchant plus lentement maintenant.   Je la regarde dans la mobilité de son ombre. Nos conversations sont plus rares. Elle Continuer la lecture#anthologie #05 Epuisette

#anthologie #04 | Il palazzo da cui volare

Abitare in un condominio. Abitare in una casa oramai immaginaria. Abitare in una casa immaginata. Abitare in una piega dello spazio, vivere in una piega del tempo. Abitare via Crispi 105 dagli anni Cinquanta al 2024. Il palazzo con l’entrata di vetro, l’ascensore di legno imprigionato nella gabbia bianca con la pittura che si sfalda. Il palazzo con il golfo Continuer la lecture#anthologie #04 | Il palazzo da cui volare