A propos de Antoine Gentil

Enseignant spécialisé auprès d'adolescents en ruptures sociales. Anime des ateliers, écrit du théâtre et des textes de chanson.

Drop in and drop out

Le décrochage scolaire désigne l’inachèvement d’une scolarité secondaire complète, une sortie sans diplôme et sans qualification du système éducatif. Traduction littérale de l’anglais drop out, la notion vient des Etats-Unis en passant par le Québec.  Elle est employée en France à partir des années 1990. Une belle histoire se raconte : l’École républicaine française se démocratise dans un grand mouvement historique Continuer la lectureDrop in and drop out

Reprendre

Reprendre ce que j’ai sous la main, en moi, à  disposition, préparer une trame, de septembre à juillet, une année d’école pour ceux qui n’y sont pas, organiser, m’organiser, trouver les gens, retenir les fondamentaux, ça remonte à loin, le préfabriqué, le petit bureau, l’arrivée en salle de réunion, les deux yeux noirs perçants, si tu es ici ce n’est Continuer la lectureReprendre

#L7 Trappes

En plein chantier. Pour de vrai, mes journées entières à poser du placo et scier des planches. Porter. Déplacer. Tailler. Visser. Jointer. Poncer. Peindre. Donc, écrire, c’est tôt le matin au petit-déj’. Le jour les idées maturent tranquillement. Pas le temps d’y penser. L’impression de livrer le texte pour l’oublier immédiatement. De la rencontre. De l’entretien. De comment j’ai appris. Continuer la lecture#L7 Trappes

Petrouchka

Suivre la ligne de crête du Vercors en mode caméra pendant que le tram se déplace. Couper. Poster. Dans la zone, on vend la drogue, ça fait TP, ça crie « akha »Et dans le hall, j’suis sous pi’, j’suis sous teh, sers la vodkaRS3, quatre cagoules, un traceur, charge le AKSac Chanel, elle m’donne le go, ma gadji c’est Petrouchka Replacer Continuer la lecturePetrouchka

#L5 Terrains silencieux

Quand je vais par là, je me gare toujours au même endroit avant le tunnel pour les bus et les parkings couverts, en face de l’ancien collège vert amande provisoirement réhabilité parce que l’autre a brûlé. J’ai plusieurs souvenirs ici, certains de l’enfance, d’autres quand mes enfants étaient collégiens : une fois, hélé par une ancienne élève qui m’avoua être restée Continuer la lecture#L5 Terrains silencieux

#L4 Sentimenthèque

Un livre blanc, Philippe Vasset, carte IGN, dans les plis du plan, aller voir, in situ, explorer l’intranscriptible, aller au non-lieu-dit, faire un planisphère des terrains silencieux, marcher au-delà des palissades, des buttes, écrire ce qui va se produire, ce qui n’est pas rien. Fragmentation d’un lieu commun, Jane Sautière, ce que la prison fait, expérience de la perte, des Continuer la lecture#L4 Sentimenthèque

#L3 Trois deux un

La lumière est crue, Syrie, t’es en contre-jour, j’y vois rien, Syrie, France, Syrien, Français, Damas, Lyon, comment je suis là, mécanique des fluides, un mot plus un mot égal un propos, mécanicien de langage, quelle place, quel plan, recomposer le discours ; traduire ; avec l’autre qui acquiesce et agace ; mes tremblements ; un parcours dans les jambes ; t’es passé où, ils Continuer la lecture#L3 Trois deux un

L’inconnu en archipel

Ce que son frère fabrique, toutes ces journées dans son périmètre, à n’être qu’un regard, aux aguets. Si sa sœur savait qu’elle est amoureuse. Ce qui s’en suivrait. Ce que son père exerce comme métier auprès du maire de la ville que le sable envahit sans cesse et que les femmes et les hommes déblaient sans cesse. Le pourquoi des Continuer la lectureL’inconnu en archipel

Rendez-vous initial

Elle aura pris le tram jusqu’à l’arrêt Malherbe, levé les yeux vers le sucre, l’immeuble de la CAF, tour blanche à géométries de fenêtres. Gênée par la cohue qui naît de l’étroitesse du passage entre les portes du tram et les barrières protégeant de l’avenue, elle aura contourné l’abri et les bornes. Circulaire du regard : les carreaux multicolores des immeubles, Continuer la lectureRendez-vous initial

Tonnerre/rencontre

Un parapluie pour deux. Milo. Moi. Au téléphone sur le trottoir. Vendredi soir. Juillet assombri. Orage. Odeurs. Avec le vent, chaudes gouttes, larges et plombées. Tonnerre. En face, troubles, feux rouges, tramways. D’abord, un répondeur : Jardins de la récup, association d’insertion. Puis via l’autre contact griffonné sur le dossier : une femme, voix romani – oui, lui venir ! Continuer la lectureTonnerre/rencontre