A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

#40 jours #02 | ceux d’après.

Le numéro, c’est le 89, mais il ne se voit plus depuis la route. Les buissons ont pris hauteur d’arbres. Ils débordent, ont piétiné les parterres de fleurs d’un côté, de l’autres ils mangent tout le trottoir par-dessus le mur, des enfants turbulents qu’on ne tiendrait plus, ils ont effacé la jolie façade. Le mur et la boîte aux lettres Continuer la lecture#40 jours #02 | ceux d’après.

#40jours #01 | sacrilège

Depuis la petite fleur poussée là entre les deux marbres, rose assez prononcé, avec des feuilles qui ressemblent en plus petit à celles du lilas, oui, c’est cela, un lilas miniature qui défierait l’espace et les convenances aussi, une mauvaise herbe qui grandit à cet endroit précis, entre leurs tombes, entre leurs corps couchés contre le long mur de briques, Continuer la lecture#40jours #01 | sacrilège

transversales #06 | à la fin de l’envoi, je touche.

La petite va s’éveiller, il faudra que le biberon soit chaud, il faudra le lui donner, la câliner, la distraire, l’aimer, l’entourer, donner à son petit corps sensation de présence et d’enveloppement, puis lui ouvrir le monde avec les bruits, les objets, le jardin. Il faudrait avant cela écrire dans l’urgence, voilà qu’en plus il faudrait que ce soit dans Continuer la lecturetransversales #06 | à la fin de l’envoi, je touche.

dialogue #04 | vous, elles

Vous vous relèverez la nuit pour entendre son souffle, guetter un mouvement du corps, une exhalation vous suffira ou un tressaillement infime d’un bras ou de la tête, encore faut-il le percevoir tant est faible la lumière hésitante à se faufiler par l’interstice des rideaux soigneusement tirés plus tôt juste avant la berceuse du soir, mais non vous n’aurez pas Continuer la lecturedialogue #04 | vous, elles

vers un écrire-film #08 | fuite

Si j’étais cinéaste, je filmerais les dessins que la mer trace sur le sable des larges plages du nord, là où il y a de belles marées, visibles à l’œil nu. Ces croquis creusés par une eau qui se retire en vitesse comme si le chef venait d’ordonner à ses troupes de se replier et derrière cette eau fuyante, le Continuer la lecturevers un écrire-film #08 | fuite

hors-série #impératif | sans titre sans rien

Fuyez, mots, faites silence, refusez-vous, puisque le ciment rouge et le sable d’or ont fermé toutes les bouches à part celles édentées du mensonge, épinglez, drapeaux, la peau trouée de médailles des nationalités faisandées, claquez, eaux du déluge, inondez les rêves de nos modèles périmés, ou alors écrivez,  comme on plante des choux dans l’espace du vieux monde, brûle, nudité, Continuer la lecturehors-série #impératif | sans titre sans rien

# Chantiers Tout ce qui coule

Merci à celles et ceux qui passeront voir. Merci à celles qui ont participé à mon chantier depuis leur lecture attentive, leur retour et leurs questions, Clarence, Nathalie, Catherine… Gratitude. Voici la dernière mouture, celle du jour…

vers un écrire/film #01 | encadrement

Encadrement doré, dont la moitié coulisse, ouvre sur le vide. Un fil de fer fin court le long de l’appuie de fenêtre extérieur, fixé à un petit crochet enfoncé dans la maçonnerie du mur. Il est distendu. Est-ce l’effet du temps ou d’un humain qui aurait eu pitié d’eux, les pigeons ? Avec le fil de fer empêcher les pigeons de Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | encadrement