A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

#40jours #09 | eux du village

Pakistanais je dirais, pas grand, pas gros, pas mince, souriant, accueillant, avenant, on lui parle en entrant, on lui demande, surtout elles, les dames âgées entre les allées serrées  avec un caddie à traîner derrière soi quand on n’a plus de poussette pour ranger les courses en dessous, pas de chien non plus, parce qu’alors ce serait trop d’encombrements, il Continuer la lecture#40jours #09 | eux du village

#40jours #08 | cerner le village

Le tiers de L’Aite, c’est arriver à Mons par Crotteux, parce qu’il y avait deux Mons, mais nous ce n’était pas Mons Crotteux. La rue de L’Aite venait-elle bien de Crotteux ou de Grâce-Hollogne ? Et pour Hollogne aussi il y en avait plusieurs, je me souviens de Hollogne-aux-pierres, bref le tiers de L’Aite et j’ai dû allé voir sur Google Continuer la lecture#40jours #08 | cerner le village

#40jours #07 | je suis.

Depuis les villes englouties, les bateaux échoués aux épaves restées couchées sur le flan soyeux du fond sablonneux, les avions abattus et parmi eux celui du père du petit prince qui aura fendu le cœur à des générations d’enfants, mais non il ne faut pas se laisser aller à rêver quand la narcose est la pire menace, respirer et palmer, Continuer la lecture#40jours #07 | je suis.

#40jours #04 | terre d’origine

Terre battue, trouée, nids de poule que la pluie a remplis, la terre a bu l’eau, l’a laissée s’infiltrer. Acceptation. On dirait une zone de guerre. Verdun. Comme tout ce qui vient de l’enfance. Revenir au pays d’origine, c’est forcément avec les pieds à même le sol. La terre encore humide s’agrippe aux semelles des baskets qui ont été sculptées Continuer la lecture#40jours #04 | terre d’origine

#40jours #03 | médiathèque George Sand

Médiathèque George Sand – google street view – Louvroil, Hauts de France – une rue large, déserte, bordée de maisons accolées dont certains murs sont en briques rouges, quartier propret, entretenu par les services municipaux, des pieux métalliques bien plantés, verticaux, qui n’ont pas encore été poussés par l’un ou l’autre véhicule maladroit, empêchent les voitures de gêner les piétons, Continuer la lecture#40jours #03 | médiathèque George Sand

#40 jours #02 | ceux d’après.

Le numéro, c’est le 89, mais il ne se voit plus depuis la route. Les buissons ont pris hauteur d’arbres. Ils débordent, ont piétiné les parterres de fleurs d’un côté, de l’autres ils mangent tout le trottoir par-dessus le mur, des enfants turbulents qu’on ne tiendrait plus, ils ont effacé la jolie façade. Le mur et la boîte aux lettres Continuer la lecture#40 jours #02 | ceux d’après.

#40jours #01 | sacrilège

Depuis la petite fleur poussée là entre les deux marbres, rose assez prononcé, avec des feuilles qui ressemblent en plus petit à celles du lilas, oui, c’est cela, un lilas miniature qui défierait l’espace et les convenances aussi, une mauvaise herbe qui grandit à cet endroit précis, entre leurs tombes, entre leurs corps couchés contre le long mur de briques, Continuer la lecture#40jours #01 | sacrilège

transversales #06 | à la fin de l’envoi, je touche.

La petite va s’éveiller, il faudra que le biberon soit chaud, il faudra le lui donner, la câliner, la distraire, l’aimer, l’entourer, donner à son petit corps sensation de présence et d’enveloppement, puis lui ouvrir le monde avec les bruits, les objets, le jardin. Il faudrait avant cela écrire dans l’urgence, voilà qu’en plus il faudrait que ce soit dans Continuer la lecturetransversales #06 | à la fin de l’envoi, je touche.

dialogue #04 | vous, elles

Vous vous relèverez la nuit pour entendre son souffle, guetter un mouvement du corps, une exhalation vous suffira ou un tressaillement infime d’un bras ou de la tête, encore faut-il le percevoir tant est faible la lumière hésitante à se faufiler par l’interstice des rideaux soigneusement tirés plus tôt juste avant la berceuse du soir, mais non vous n’aurez pas Continuer la lecturedialogue #04 | vous, elles