A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

#40jours #23 | yoyo

Le jour se levait dans les trois fenêtres d’un seul appartement de la façade qui bouchait tout le côté droit du quartier. Pour atteindre les limites de la ville et en sortir, il me faudrait encore marcher longtemps, suivre la rue Garibaldi qui était sans fin depuis la gare de la part-dieu. Arriver au commissariat du sixième c’était déjà approcher. Continuer la lecture#40jours #23 | yoyo

#40jours #19 | dimanche

Les fenêtres ouvertes des appartements alentour témoignent de la canicule qui repart. Comme un animal suffoquant ouvrant grand sa gueule les immeubles de la ville n’ont plus de vitres, mais des trous.  Témoignent aussi du jour de la semaine. C’est dimanche. Des emplacements de stationnement libres dans la rue. Impensable en semaine. Ceux qui avaient un ailleurs à portée de Continuer la lecture#40jours #19 | dimanche

#40jours #22 | balcons

Date heure jour. Elle accroche le panneau à vendre avec un astucieux système qu’elle a inventé cette nuit à cause du balcon en béton et pas de barreaux ou de balustrade pour fixer la pancarte qu’elle a confectionnée avec une planche en bois récupérée dans une poubelle et à la bombe pour les lettres noires sur fond rouge. Date heure Continuer la lecture#40jours #22 | balcons

#40jours #20 | Simon

Marcher avec les cheveux donner à voir donne moi toi ce que tu ou plus déjà écrit donne-lui qui n’a rien demander donner pas vu pas pris main tendue main hésitante donne-moi je prends je referme les doigts donne arracher le nécessaire les cheveux si blonds qui te suivent la jetée détrempée ils flottent te précèdent te résument donne ton Continuer la lecture#40jours #20 | Simon

#40jours #18 | quand ce qui n’a pas été édité ne vous laisse pas en paix.

Revenir  chez soi quand ce n’est plus chez soi. Ce sentiment de chez soi qui demeure. Le trajet si connu, depuis le centre du village touristique qui l’était de moins en moins avec les boutiques qui fermaient les unes après les autres à part les quelques bistrots avec leur terrasse. Emprunter le chemin de hallage avec la voiture et dépasser Continuer la lecture#40jours #18 | quand ce qui n’a pas été édité ne vous laisse pas en paix.

#40jours #17 | de loin

Par deux les corps sur des trajets parallèles à cinq mètres de distance elles progressent. Indépendamment. Elle avance. Elle ratisse du regard, anticipe, les yeux jetés devant le pas depuis des chaussures de marche ou de travail, équipement  obligatoire, le pantalon jaune fluo, avec aux genoux et en bas pour renforcement des bandes noires, la main gauche avec le bras Continuer la lecture#40jours #17 | de loin

#40jours #15 | silence

Avant qu’elle vienne qu’elle arrive qu’elle parvienne vienne où donc pour arriver où d’où on ne sait pas juste avant avant quoi avant tu sais où toi avant c’est bien beau avant quoi qu’est-ce qu’il faut pour aider aider à quoi faire advenir revenir à sa façon à lui qui ça lui avant lui avant elle elle qui qui quoi Continuer la lecture#40jours #15 | silence

#40jours #12 | rouge sans

, – certaines ont gardé d’une rénovation qui date des châssis en aluminium argenté une poignée de porte à l’avenant et c’est bordée d’alu une plaque d’une céramique faite en série et un nombre très restreint de variantes, ici une main rouge éclaboussée de sans (joli lapsus quand on écrit dans ce qui a été oublié, serait-ce avec une main Continuer la lecture#40jours #12 | rouge sans

#40jours #11 | la ville des pas perdus.

Rouler dans une ville endormie, la rue déserte est sans fin, rue Longue, c’est le nom qu’elle pourrait porter, j’ignore le nom de celle-ci, rue Haute peut-être, quand arriver rue Basse, ce serait s’être trompée de chemin avoir fait fausse route, rouler plus loin, surtout rester sur la partie haute du village, rouler droit devant lentement et pas le temps Continuer la lecture#40jours #11 | la ville des pas perdus.

#40jours #10 | depuis la main

J’ai peu de souvenirs de l’appartement de la rue du Corbeau. On ne donnerait plus ce nom à une rue aujourd’hui. Je devrais chercher sur Google toutes les rues du Corbeau. Le souvenir du souvenir, voilà ce qui me vient. Depuis le vague souvenir d’une photo sans doute. Le canapé en tissu noir chiné de quelques points blancs, une fauteuil Continuer la lecture#40jours #10 | depuis la main