A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

Raconter sa vie au téléphone ou ce que le téléphone dit de sa vie.

Ce que ça dirait du dedans des familles, la place qu’on attribue au téléphone. Longtemps sa place est dans l’entrée. Le téléphone à cadran à trous est posé sur une petite table en céramique et fer forgé, porte-journaux où l’annuaire est seul. Et l’endroit où est sa place, fixe à cause du fil et il faut une prise spéciale pour Continuer la lectureRaconter sa vie au téléphone ou ce que le téléphone dit de sa vie.

Au 89…

Amie de Madeleine Deux cercles de poudre bleue de la marque Bourgeois et rouge à lèvres même marque mais rose et tout autour du blond crêpé figé. En son for intérieur : une décapotable et un amoureux qui vient la chercher pour l’emmener danser sur Frank Sinatra. Elle a augmenté le bleu, agrandi le cercle. Les enfants n’y verront rien, c’est Continuer la lectureAu 89…

Dame à bibi rouge

Par elle subjuguée, ce que ça dit de moi. Pas irritée par tant d’ostentation d’elle, vêtue de rouge, mais ce qu’on voit en premier, c’est le chapeau rouge aussi, à voilette relevée bien sûr, cheveux jais tirés en arrière pour que le crâne accueille au mieux le bibi, lui laisse la vedette, vêtements d’un autre temps, et pourtant elle pas Continuer la lectureDame à bibi rouge

Ensemble

Foule visages et corps restaurant  ̶  cantine plutôt  ̶  menu unique douze euros cinquante avec fromage et café boissons comprises cidre ou vin rouge la porte est dure il faut une poigne d’homme elle reste ouverte pas pensé à refermer derrière lui le froid s’engouffre les corps d’hommes  massés au bar avant les grandes tablées là où il restera de Continuer la lectureEnsemble

Point d’interrogation.

Visage c’est squelette, structure avant viande, le dur avant le steak collé par-dessus. Ce qui restera dans la terre quand le superflu rongé, assimilé. Ressemblance, ce qui s’est transmis, nez, front, menton, formes, proportions. *** Ressemble-t-elle à sa mère ? ̶   On ressemble toutes à nos mères. Il faut juste attendre d’être vieille. ̶   Blonde aux yeux bleus ? ̶   La vieille Continuer la lecturePoint d’interrogation.

TROUER L’OUBLI – Le troisième oeil

TROUER L’OUBLI… et tous ces trous que ce lourd bout de phrase, TROUER L’OUBLI, m’avait inspirés, trous venus devant mes yeux, forçant passage, réclamant d’être brodés, et sur tissu les points couleur d’encre encore et encore à la queue leu leu, unis par fil si fin, et à l’arrivée ce qui s’était dessiné, à la place de trou, c’était œil. Continuer la lectureTROUER L’OUBLI – Le troisième oeil

Al Hamlet

Ce dont on ne se souvient pas, on peut l’écrire… Commence un travail vertigineux et inédit. Ecrire sans appui sans support sans image et sans image c’est le silence. La voix est devenue silence. Alors obscurité. Recueillement. Existe-t-il quelque part un voile et il suffirait de tendre la main pour l’écarter juste un peu et que là derrière un frémissement Continuer la lectureAl Hamlet

Passage

Parti pris de la mettre elle et pas il dehors elle dehors de l’autre côté face à la fenêtre et à travers elle ce sera le dedans raconté ou imaginé ou occulté. Se laisser aller à la suivre elle inconsciemment ramenée à son obsession des murs avec pour seule interruption dans eux des grilles. Poursuivre. Elle regarde de loin de Continuer la lecturePassage