A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

#LVME #04 | Ce qu’on ne photographie pas.

Un rêve de cuisine commune, un plan de travail blanc parce qu’avec l’âge on voit moins bien et il faut que cela reste propre pour l’hygiène, une plaque à induction, une vieille cuisinière qu’on remplit de buchettes, un Thermomix, une machine à café dernier cri… Un sol béton pour uniformiser après le mur abattu pour agrandir la pièce, n’en faire Continuer la lecture#LVME #04 | Ce qu’on ne photographie pas.

#LVME #05 Chez Ben ou ailleurs.

Il y aurait sur le mur de la villa une série d’instantanés de formats différents, qui à première vue ne semblaient avoir aucun lien les uns avec les autres. Même le choix de la couleur n’avait pas été tranché pour les tirages sur gibon ; tous les tons cohabitaient et à eux seuls dataient la photo, du noir et blanc à Continuer la lecture#LVME #05 Chez Ben ou ailleurs.

#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

Aujourd’hui, lundi 25 novembre, on lui a dit de faire le piquet. Il est face à la tractopelle. Il fait signe aux voitures. Avec sa main qui dit allez on roule, on y va. La machine a cassé la couche d’asphalte sur toute la longueur de la seule voie praticable. Ça fait comme une petite explosion avec tous les morceaux Continuer la lecture#LVME #02 | à pied ou l’homme sans machine

#LVME #01 | mardi 25 novembre 2025

C’est un texte qui prendra place à la fin. Forcément. Obligatoirement. On ne peut pas l’écrire ici et maintenant, au début je veux dire. À cause de sa fonction de vue d’ensemble de tous ces personnages qui seraient séparés et non pas rassemblés. Rassemblés à un bal par exemple, comme je l’avais envisagé et même peut-être déjà écrit, ce texte Continuer la lecture#LVME #01 | mardi 25 novembre 2025

#écopoétique #10 | ma pierre

Ma pierre, elle ne sera pas tombale, elle est vivante sous les doigts. Douce au toucher. Pas froide comme la tombale, qu’on effleure à la Toussaint comme relier son corps vivant à eux dessous elle, la pierre de taille, celle qui recouvre le caveau où on les a couchés les uns après les autres juste de l’autre côté de leur Continuer la lecture#écopoétique #10 | ma pierre

#écopoétique #09 | Ce qui se dérobe.

Il suffirait de suivre l’odeur. On avancerait le corps comme chien pisteur à petits coups d’inspirations furtives par les narines et il nous faudrait descendre. Marche après marche depuis là-haut. Pivoter le buste après la première volée d’escaliers, le regard à peine distrait par la fenêtre étroite tout en face avec son fin voilage froncé comme pour protéger la mariée Continuer la lecture#écopoétique #09 | Ce qui se dérobe.

#écopoétique #08 | Delta

Tu n’écriras pas depuis le milieu de la Meuse comme si tu y nageais, tu ne plongeras pas ton corps dans cette eau-là, polluée et pourtant potable, le seul des trois à l’être apprenait-on à l’école, tu ne te laisseras pas glisser dans son gris sali par les hauts fourneaux de la rive droite quand redresser le corps allongé dans Continuer la lecture#écopoétique #08 | Delta

#écopoétique #07 | Retranchement

Ni obéir, ni attente et rien, ni attente et récompense, ni marché de dupes d’elle qui attend que les autres soient mortes, ni déjà écrit, ni oublié l’avoir écrit à cause de mémoire trou, ni déni ni refoulé, ni par la force comme tracer lettres sous le joug, ni en dehors des clous, ni ouvrir une parenthèse échappatoire, ni chemin Continuer la lecture#écopoétique #07 | Retranchement

#écopoétique #06 | Pluies

Tombez, ô Pluies, sur les petits pavés bombés comme les enduire de laque, les  faire briller des lumières de la ville, parce que la nuit d’hiver semble ne jamais devoir relâcher sa prise sur le jour comme l’étouffer sous un oreiller, quand la joie n’aura pour s’arrimer que ces éclats de néons et de lampadaires pour le corps trouver de Continuer la lecture#écopoétique #06 | Pluies

#Nouvelles | boucle 2 | #01 Anne Dejardin

Elle qui exposait des dessins aux crayons de couleur. Dans une salle d’école sans étage, parce qu’ici le terrain ne coute rien et que les bâtiments peuvent ramper comme manger de l’espace au sol. Un bourg au milieu des prairies avec en son centre une église assise sur ses morts, comme hissée sur la pointe des pieds pour tenter de Continuer la lecture#Nouvelles | boucle 2 | #01 Anne Dejardin