#boost #05 | À cet instant

Elle précède mon cri dans son habit qui n’appartient ni au jour ni à la nuit. Elle devient femme à cet instant où sa peau, n’en pouvant plus, fait barrage au silence. À cet instant où ses mains, fatiguées de porter toujours le même paysage, balayent l’immobilité. Le vent vire au nord. La bruine recouvre le manège de chevaux de Continuer la lecture#boost #05 | À cet instant

#boost #02 | Éphémère

J’ouvre la porte. Une bulle de savon éclate. Le reflet de ta vieille peau éclate aussi. Aussi éclatent le vase avec les fleurs des champs les coutures de tes robes à carreaux et nos bronches et nos marches à traverser midi à traverser hier fou à courir vide à faire courir nos fantômes. J’ouvre la porte. Le sifflement d’une bouilloire Continuer la lecture#boost #02 | Éphémère

#boost #00 | Latitude : 43.294609 – Longitude : 5.375102, octobre 2024

Dans mon bout du monde, il y a des gamins qui jouent à la balançoire entre la façade arrière d’un Lidl et celui d’un fast-food, non loin d’une bibliothèque, d’un Mercure Hôtel et d’un Emmaüs. C’est Belsunce. La nuit, fenêtre ouverte, t’entends parfois gueuler les paumés de la vie. Et puis, une manifestation pour soutenir la Palestine, plein jour. Ça Continuer la lecture#boost #00 | Latitude : 43.294609 – Longitude : 5.375102, octobre 2024

#anthologie #14 | fallait pas

Elle tient le bouquet de mimosa d’une main et court dans toutes les pièces de la maison. FALLAIT PAS. Vite, un vase. Vite, la mémoire se réveille. Vite, elle se revoit gamine, son père qui tirait la gueule en rentrant du boulot. Vite, la mère fatiguée d’avoir toujours le mauvais rôle, punir et tant vouloir aimer. Vite, en bas du Continuer la lecture#anthologie #14 | fallait pas

#anthologie #07 | là où il n’y a plus de fenêtres

28 juin 2024 Contraste marquant entre la lumière de l’extérieur et celle de l’intérieur. Guerrière d’un côté, telles les Femen, rayons du soleil pointant la haie de leurs petites mains. Timide et bien rangée de l’autre, tels des gamins quand vient la fin de la récréation – entendez-vous le rebond du ballon bleu dans le soudain silence qu’ils laissent derrière Continuer la lecture#anthologie #07 | là où il n’y a plus de fenêtres

#anthologie #06 | de ses yeux mouillés

Une bille – son bleu nuit – traverse une cour. Ça ne dure jamais. Une porte claque, courant d’air. Ça ne dure jamais. Une vague se retire – elle emporte les cris des gamins. Ça ne dure jamais. Un feuille d’érable tombe, promesse d’automne. Ça ne dure jamais. Une double croche sur une partition, Ravel – son Boléro. Ça ne Continuer la lecture#anthologie #06 | de ses yeux mouillés

#anthologie #04 | neuf fois habiter

1 – Aimer être chez soi, seule. Prendre son temps, s’habiller de vieilles fringues, le silence, le bruit des voisins qui habite ce silence, écrire, lire, étudier avec ciel gris-blanc de préférence, traîner pieds nus, allumer trois bougies, mettre une musique en boucle dans les oreilles, l’odeur de la soupe aux poireaux, regarder grandir une orchidée, changer les draps, désencombrer. Continuer la lecture#anthologie #04 | neuf fois habiter

#anthologie #02 | elle entendrait le chant des oiseaux

Elle serait assise sur le bord d’un tabouret de bar en chêne massif. Sa robe en lin beige laisserait apercevoir ses chevilles. Les muscles de sa jambe gauche seraient tendus et lui permettrait de toucher le carrelage du bout de ses orteils recouverts d’un vernis à ongles gris foncé. L’autre jambe serait relâchée et balancerait dans le vide, frôlant parfois Continuer la lecture#anthologie #02 | elle entendrait le chant des oiseaux

#anthologie #01 | attendre

Un lieu, la salle d’attente. Deux espaces – l’espace physique et l’espace mental. Espace physique Attendre. Attendre dans une salle d’attente à l’hôpital, à l’hôtel de ville, dans le hall d’une gare, dans un couloir, un bureau, une cabine téléphonique, aux grilles d’une école, au passage pour piétons – déplacement, intrusion de salles d’attente éphémères dans des endroits qui n’y Continuer la lecture#anthologie #01 | attendre