A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

anthologie #07 | Les insomnies de Wenn

Je n’aime pas les volets fermés. Alors ils sont ouverts. J’ai mal aux jambes. C’est que j’ai trop marché. Parfois, j’ai été portée. mais ça n’est plus si souvent. Les rideaux sont tirés. Dehors il y a du vent. Sur le mur, se dessine l’ombre d’une branche. On croirait les jolis croisillons d’une toile d’araignée. Il ne fait jamais noir. Continuer la lectureanthologie #07 | Les insomnies de Wenn

anthologie #06 | Wenn au pavé

Seule dans la ruelle, je suis Wenn. Les herbes sous le réverbère se multiplient. Je patiente et la forêt pousse, fluorescente. Accroupie, j’attends la sortie des carabes, la danse des gendarmes, je cherche la faille entre les pavés qui désignera celui que l’on peut soulever. Je suis Wenn, dans le silence de la nuit, je détecte, les ouvertures et les Continuer la lectureanthologie #06 | Wenn au pavé

anthologie #05 | Le froc à Wenn

Je suis Wenn. Je me défroque, puis je bondis sur mon lit et je me refroque, c’est le jeu, se refroquer avant d’atterrir comme ça sur le lit, se rattraper. Je suis Wenn, des fois j’y arrive. Je me jette sur le lit et je me refroque. Je me pousse un peu, je m’encourage, de derrière. J’arque le dos. J’avise Continuer la lectureanthologie #05 | Le froc à Wenn

#anthologie #03 | Gouttière

Est-elle en tôle ? Est qu’est-ce d’ailleurs la tôle ? Ou bien c’est du zinc ? En face de la fenêtre, je vois la gouttière. Elle paraît bien accrochée. Si je me suspendais à cette gouttière, elle se décrocherait. Je pourrais alors aussi bien être minuscule, et marcher dans la gouttière, partir avec l’eau, me retenir aux bords. A Fribourg Continuer la lecture#anthologie #03 | Gouttière

anthologie #04 | Embrasure

1.De longs rideaux blancs traînent au sol. J’ai pensé peut-être tu trouveras ça joli. Il aime la pénombre. J’aime les lumières tranchées. J’apprends à mon tour, à aimer la pénombre. Un rayon pénètre à travers l’embrasure. Comme d’autres mettent leur plus beau costume, un châle de couleur, pour me recevoir, D. habille la lumière. 2.Habiter chez Rilke, ça n’existe pas. Continuer la lectureanthologie #04 | Embrasure

#anthologie #02 I Ephémère

Au centre de la pièce se dresse une large table basse de bois noir. Feuilles, filtres, brins de tabac, briquets, exercices de mathématiques, courriers divers, un peu de poussière. Le canapé revêtu d’une housse de velours vert mal ajustée, fait face au téléviseur et à la baie vitrée. A droite, sur un meuble d’appoint s’étalent pêle-mêle, trois paires de lunettes Continuer la lecture#anthologie #02 I Ephémère

#anthologie #01 | Télégraphe

Descendre du métro. Entendre le signal. Lever les yeux vers le panneau. Être à la bonne station. Prendre une volée de marches. Entendre des cris. Passer les portes les mains en avant pour éviter la claque sur le nez. Longer le guichet. Voir les affiches, le Théâtre du Châtelet, le théâtre 113. Prendre note d’un spectacle à venir. Passer devant Continuer la lecture#anthologie #01 | Télégraphe

#gestes&usages #05 | Mouvement brownien

L’agitation, la voix qui monte, le claquement des portes, les tiroirs que l’on ouvre et que l’on ferme et la langue acérée, la juxtaposition de deux corps dans l’espace, au fond ce n’est qu’une grosse particule, elle sait bien qu’ « il ne peut y avoir aucun repos pour les atomes à travers le vide immense« , il n’est qu’une grosse particule Continuer la lecture#gestes&usages #05 | Mouvement brownien