A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

#anthologie #11 | Foyer

Il descend des hauteurs mouchetées de rose la colline le ventre plein C’était soir de festin J’ai fait un coup – c’est quoi un coup Tu aurais vu le nouvel appartement, immense, plafond haut avec moulures, parquet en chêne ancien odeurs de cire un beau parquet tout lisse à glissade et galipette Tu viendras y voir une fois on gueuletonne Continuer la lecture#anthologie #11 | Foyer

anthologie #10 | CMDR

Il a le teint rose et un grand sourire. Il a cinquante cinq ans. Il cherche un autre logement. Le foyer c’est lassant, d’autant que bientôt les chambres seront partagées. Il a soixante-dix-sept ans, il meurt d’un arrêt cardiaque. On l’enterre au cimetière de Thiais. Curieux travail. Sur la petite parcelle de la mère, près de Melun, il plante tous Continuer la lectureanthologie #10 | CMDR

#anthologie #09 | Chemin de fer

L’idée était pourtant d’aller chercher le goûter et l’on se représentait déjà la table semée de tartines, de bols, de pots de confitures, la nappe à carreau, les chaises de bois, l’odeur du chocolat, pour cela traverser quelques trottoirs, trottiner, courir au sortir de l’école, regarder à droite, regarder à gauche, longer les immeubles, ne pas lever la tête, ou Continuer la lecture#anthologie #09 | Chemin de fer

anthologie #08 | Wenn et le loup

Je tire le tiroir, il y a ma culotte. Je tire la poignée du tiroir, il y a mes chaussettes. Je tire l’autre tiroir, c’est le pyjama, je prends le pyjama, je glisse la jambe, je glisse l’autre jambe, j’enfile le haut. Il est bleu en bas et il est blanc en haut. La maille serrée du coton est aussi Continuer la lectureanthologie #08 | Wenn et le loup

anthologie #07 | Les insomnies de Wenn

Je n’aime pas les volets fermés. Alors ils sont ouverts. J’ai mal aux jambes. C’est que j’ai trop marché. Parfois, j’ai été portée. mais ça n’est plus si souvent. Les rideaux sont tirés. Dehors il y a du vent. Sur le mur, se dessine l’ombre d’une branche. On croirait les jolis croisillons d’une toile d’araignée. Il ne fait jamais noir. Continuer la lectureanthologie #07 | Les insomnies de Wenn

anthologie #06 | Wenn au pavé

Seule dans la ruelle, je suis Wenn. Les herbes sous le réverbère se multiplient. Je patiente et la forêt pousse, fluorescente. Accroupie, j’attends la sortie des carabes, la danse des gendarmes, je cherche la faille entre les pavés qui désignera celui que l’on peut soulever. Je suis Wenn, dans le silence de la nuit, je détecte, les ouvertures et les Continuer la lectureanthologie #06 | Wenn au pavé

anthologie #05 | Le froc à Wenn

Je suis Wenn. Je me défroque, puis je bondis sur mon lit et je me refroque, c’est le jeu, se refroquer avant d’atterrir comme ça sur le lit, se rattraper. Je suis Wenn, des fois j’y arrive. Je me jette sur le lit et je me refroque. Je me pousse un peu, je m’encourage, de derrière. J’arque le dos. J’avise Continuer la lectureanthologie #05 | Le froc à Wenn

#anthologie #03 | Gouttière

Est-elle en tôle ? Est qu’est-ce d’ailleurs la tôle ? Ou bien c’est du zinc ? En face de la fenêtre, je vois la gouttière. Elle paraît bien accrochée. Si je me suspendais à cette gouttière, elle se décrocherait. Je pourrais alors aussi bien être minuscule, et marcher dans la gouttière, partir avec l’eau, me retenir aux bords. A Fribourg Continuer la lecture#anthologie #03 | Gouttière

anthologie #04 | Embrasure

1.De longs rideaux blancs traînent au sol. J’ai pensé peut-être tu trouveras ça joli. Il aime la pénombre. J’aime les lumières tranchées. J’apprends à mon tour, à aimer la pénombre. Un rayon pénètre à travers l’embrasure. Comme d’autres mettent leur plus beau costume, un châle de couleur, pour me recevoir, D. habille la lumière. 2.Habiter chez Rilke, ça n’existe pas. Continuer la lectureanthologie #04 | Embrasure

#anthologie #02 I Ephémère

Au centre de la pièce se dresse une large table basse de bois noir. Feuilles, filtres, brins de tabac, briquets, exercices de mathématiques, courriers divers, un peu de poussière. Le canapé revêtu d’une housse de velours vert mal ajustée, fait face au téléviseur et à la baie vitrée. A droite, sur un meuble d’appoint s’étalent pêle-mêle, trois paires de lunettes Continuer la lecture#anthologie #02 I Ephémère