Montée interminable sous le soleil exactement, ce chemin qui traverse la Lozère, ces sentiers aux tours et détours entre ombre des forêts de résineux et lumière presque aveuglante des pierres blondes roulant sous le pied, garder l’oeil fixé sur le sol surtout ne pas lever la tête sinon on risque de se décourager, un pas après l’autre, c’est ça, plus que dix kilomètres avant la fin du jour, demain ce sera l’Aubrac, cette terre humide élevée, ce sol bouleversé par les glaciers qui y ont déposé d’énormes rochers, elle avait traversé ce même lieu enfant sur le porte-bagage de son père, c’était l’hiver les pierres du chemin écrasaient les pneus du vélo la secouant comme un prunier, elle avait froid malgré le bonnet et le cache-nez comme on disait à l’époque, peur aussi malgré le dos rassurant de son père et cette intimité avec lui qu’elle aimait tant, car en regardant vers sa droite l’horizon était devenu vibrant d’un rouge sanglant en même temps qu’elle percevait le bruit lugubre et sauvage d’une sirène, elle poussa un cri de détresse auquel son père répondit d’une voix qui s’efforçait d’être calme » c’est un village qui brûle il vient d’être bombardé » et ils étaient là tous seuls au milieu de cette lande désolée
Très beau texte, je suis sensible à ce paysage cher à mon coeur que vous rendez bien, ainsi qu’à la bascule entre le moment d’intimité et le surgissement de l’Histoire.
Merci pour cet encouragement , Cathy !
Belle scène quasi cinématographique et cette tension dramatique qui la clôt
Merci,Béatrice ! suis contente que ce premier texte de mon premier atelier t’ait plu !c’est encourageant !
tout est dit au dessus…
hé oui même dans une autre époque la beauté de ce coin de terre aimé
Merci,Brigitte ! suis contente que ce premier texte de mon premier atelier t’ait plu !c’est encourageant !
Ce texte me touche beaucoup avec ces paysages qui me parlent.
Merci Solange ! suis contente que ce premier texte de mon premier atelier t’ait plu !c’est encourageant !