1
Un tableau noir, des craies, blanches ou de couleur, une éponge…
Une surface plane, un support qui accroche la poussière des bâtonnets de pastel, un chiffon…
Les doigts qui tapotent, les doigts qui écrasent la craie, les formes qui apparaissent, l’éponge ou le chiffon qui efface, la création ex nihilo, le retour au néant…
La surprise, l’émerveillement, la magie de l’image qui se fait et se défait, le mystère de la prestidigitation, un écran de cinéma qui s’anime dans une salle obscure…
2
Fragilité du bâtonnet friable, cassable, tenu entre le pouce et l’index en prolongement des doigts, comme un crayon, un stylo ou un pinceau, pour extérioriser la pensée et le désir d’exprimer le monde, les couleurs du monde, l’éclat du monde, la beauté du monde, le premier matin du monde, les fragilités du monde, les petites constructions humaines blotties dans les interstices du monde, l’immense du monde et son mystère insondable, ses sources de lumière et ses zones obscures, la neige éternelle au sommet des montagnes, le surgissement infini des vagues de l’océan, les vastes prairies, les nuages dans le ciel, les moindres variations de la lumière reproduites par la fine poussière crayeuse des bâtonnets de pastel…
3
A la source de l’enfance, les premières craies du tableau noir, blanches ou de couleur, les doigts qui dessinent des formes ou tracent des lignes d’écriture en tapotant le support rigide, l’éponge qui efface, les frises de lettres tracées au crayon de bois sur les pages du premier cahier, mots initiaux, premiers pas de l’écriture, le moi se découvre agissant sur le monde en écrivant-dessinant, couple indissociable de l’écriture-dessin, magie de la phrase ou de l’image se faisant-défaisant, les mots et les couleurs re-créent le monde, émotion première de l’enfant émerveillé qui ressaisit l’adulte quand ses craies de pastel déposent leurs pigments sur le support granulé qui les accroche…
4
L’oeuvre en devenir suspendue dans le vide d’une page blanche ou d’un support monochrome se couvre peu à peu d’assemblages de mots ou de poussière colorée, un nouveau monde est en gestation, des étoiles, des planètes et des soleils prennent forme, un vent intersidéral fait valser la poussière, du chaos émerge une harmonie de sons et de couleurs dévoilée par la danse du stylo de l’écrivain ou celle des pastels de l’artiste dans l’espace dévolu à leurs créations…
5
Au commencement
Fragilité du bâtonnet friable, cassable, tenu entre le pouce et l’index en prolongement des doigts, comme un crayon, un stylo ou un pinceau, pour extérioriser la pensée et le désir d’exprimer le monde, les couleurs du monde, l’éclat du monde, la beauté du monde, le premier matin du monde, les fragilités du monde, les petites constructions humaines blotties dans les interstices du monde, l’immense du monde et son mystère insondable, ses sources de lumière et ses zones obscures, la neige éternelle au sommet des montagnes, le surgissement infini des vagues de l’océan, les vastes prairies, les nuages dans le ciel, les moindres variations de la lumière reproduites par la fine poussière crayeuse des bâtonnets de pastel… A la source de l’enfance, les premières craies du tableau noir, blanches ou de couleur, les doigts qui dessinent des formes ou tracent des lignes d’écriture en tapotant le support rigide, l’éponge qui efface, les frises de lettres tracées au crayon de bois sur les pages du premier cahier, mots initiaux, premiers pas de l’écriture, le moi se découvre agissant sur le monde en écrivant-dessinant, couple indissociable de l’écriture-dessin, magie de la phrase ou de l’image se faisant-défaisant, puissance des mots et des couleurs qui re-créent le monde, émotion première de l’enfant émerveillé qui ressaisit l’adulte quand ses craies de pastel déposent leurs pigments sur le support granulé qui les accroche… Le dessin ou le texte en devenir suspendu dans le vide d’une page blanche ou d’un support monochrome se couvre peu à peu d’assemblages de lettres ou de poussière colorée, un nouveau monde est en gestation, des étoiles, des planètes et des soleils prennent forme, un vent intersidéral fait valser la poussière, du chaos émerge des alliances inattendues dévoilées par la danse d’un simple bâtonnet tenu entre les doigts…
Tout cela résonne en moi, merci pour cette lecture.
Merci pour votre commentaire!
Craies et pastels, quel beau choix ! j’entends le son de la craie, je touche sa texture particulière à vous lire. J’ai tant aimé les craies disparues de ma vie… Envie de craies !
Poudre de craie, poudre de coquillages, fragilité de la craie, plasticité du sable, créations éphémères, rêves à n’en plus finir, écrire dans le sable…
et la montée, la différenciation des points de vue, les fines notation avant le cinq qui reprend
bravo Françoise
Merci Brigitte! J’ai modifié la dernière phrase, elle était un peu trop grandiloquente…