Asiatique un mot qui résonne comme un gong lointain une promesse d’évasion, un voyage vers des contrées lointaines baignées de lumières exotique ; et pourtant derrière cette douceur sonore il pourrait bourdonner dans l’air en un grondement sourd le présage d’une menace. Cette même Asie nous offre un mot insecte, le redoutable frelon asiatique un prédateur ailé qui traverse les continents, implacable, un bourreau céleste qui fond sur ses proies avec une précision froide, décapite les abeilles emporte dans ses mandibules leur abdomen chargé de protéines, véritable butin de survie.
Dans ce monde façonné par l’homme moderne un autre venin s’est insidieusement glissé dans nos écosystèmes, les néonicotinoïdes, : pesticides cencés protéger nos cultures, se révèlent être un poison lent imprégnant nos eaux et nos sols affectant cruellement les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Derrière chaque goutte de pesticide une logique économique un modèle agricole intensif un système qui broie tout sur son passage, met en péril la biodiversité et à terme notre propre santé.
Le venin cette substance à la fois fascinante et terrifiante est ici au cœur de nos réflexions. Comme la salamandre qui manie ce poison avec une précision chirurgicale pour assurer sa survie l’homme a tenté au fil des siècles de dompter ces toxines les transformant en armes ou en remèdes.
Ironie cruelle alors que nous admirons la salamandre pour sa capacité à se régénérer nous détruisons méthodiquement la nature dont nous dépendons, et le frelon asiatique bien que redouté n’est finalement que le reflet du déséquilibre d’un système modifié par l’homme. Il en est le symptôme et non la cause.
Le bourdonnement rassurant des abeilles, ce doux chant qui accompagne le miel toutes fleurs résonne encore, fragile écho d’une harmonie menacée.