Une contrainte pour s’évader, atteindre les sommets…Mettre des chaussures qui ne vont jamais dehors, sur la terre, sur les graviers, dans l’herbe fraîche, prendre le transistor, tourner le bouton en recherche d’Énergie, le poser sur la table juste à côté du papier et du crayon. Enlever la housse, mettre la prise et enfin monter. Choisir un programme égal à soi, à son état d’âme : Vallée, montagne, colline, ou bien le plat. Appuyer sur Start, démarrer les pieds bien placés, les bras allongés et se laisser emmener. Décider d’accélérer, de ralentir : avaler un instant ce qu’on ressent. Regarder : lever les yeux au plafond, toujours là immobile ! Décider du temps : quarante-cinq minutes dans une journée ce n’est rien à maîtriser et pourtant s’abandonner, prendre la décision de pédaler. Trouver le rythme, imaginer le tempo en fonction de la musique, retrouver des sensations boîte de nuit puis s’arrêter, descendre, prendre le crayon, le papier, écrire des images, la couleur du plafond, les joints du carrelage, la vie, les nuages.Remonter les pieds bien placés. Redémarrer, la vallée c’est plus facile que la colline, les idées peuvent s’y arrêter au même rythme que le cœur comme une douceur avant d’atteindre la montagne. Transpirer, quitter le pull, un peu d’air frais, oublier les idées envolées impossibles à rattraper, s’abandonner à l’effort, se concentrer sur les battements de son cœur, espérer une musique appropriée pour capturer les sommets, quarante-cinq minutes c’est vite passé : une contrainte pour s’évader. Bilan intense d’une espèce de danse à décider et se dire qu’on y est arrivé. Descendre, s’étirer, allonger les bras vers le plafond, recherche de hauteur sur la pointe des pieds. Sentir son corps avant de l’oublier, s’en aller vers d’autres activités.