Le béton anthracite des buildings. La lumière partout, les bandeaux publicitaires aux néons bariolés déroulant la verticale et allongeant l’horizontale, les vitrines, phares aveuglants, inondant le trottoir, les couleurs criardes, tantôt clignotantes souvent paralysantes, crues et impudiques, si omniprésentes que la nuit oublie d’en afficher ses étoiles, renie l’espoir d’une aube, s’éternise. Le boulevard est insomniaque. La foule sans fin couche en ombres froides et grouillantes son ombre sur le bitume. Le bruit oppresse. Les sirènes des voitures arment les toits de métal bleu nuit et le chaos des conversations siffle jusque dans les interstices des murs. Le silence est mort. Ne méritait-il pas de plus digne sépulture? Son épitaphe d’or s’efface lentement sur les façades uniformes. Au loin, un chien aboie. Le ciel hésite, tente une timide touche de bleu pâle tout en haut des toits.
merci ! et ça renouvelle en profondeur l’approche rimbaldienne…
J’ignore la consigne, suis en retard de plusieurs trains. Mais c’est beau. Tes mots me donnent froid, je ne sais pas pourquoi. Mais c’est vraiment très beau.