Insouciant joyeux le rire tonitruant il avait le cœur sur la main jusqu’à cette nuit sans lune éclairée de la première neige quand le cœur a lâché la main ou peut-être l’inverse. Fulgurance d’une flèche décochée au travers de son torse elle a transpercé tous ses ballonnets, ses petits parapluies, éteint la joie de ses feux. Il se plaisait à le crier qu’ il était monté sur ressorts avec ses neuf stents, neuf trophées de ses victoires et si fier de ce record improbable c’était un géant peut-être même un ogre croquant la vie sans souci du lendemain, la mort était sans d’importance
Là, nu sous son respirateur en désordre, plus que tout, le désordre mort ou vif
Le souffle évadé la vie ne se dispute plus ici. Dans ses yeux à demi clos le regard éteint offre encore la lumière du chevet comme une dernière fenêtre, sa main pendante inerte, chaude il y a peu quand elle serrait la mienne avec force transmettant la chaleur rassurante d’un amour indéfectible
Persiflant le silence dans la nuit et le temps, des mots trop bruyants emmêlés de pas cognaient les marches grinçantes de l’escalier de secours
J’ai attrapé tendrement sa main salée de mes larmes, pour la poser sur mon cœur en quelques battements et le remercier, pas de mots juste le son d’une fermeture éclair d’une housse que l’on referme sur le corps quand la nuit s’étire comme un drap noir
Merci Raymonde pour ce texte très touchant, ces quelques mots me semblent bien superficiels face à la gravité et la justesse de ton texte.
le contact des mains à jamais
avec toi, Raymonde…
Mes consoeurs ont dit les mots, et le texte se referme sur le terrible son d’une fermeture éclair. Emotion.
un si beau lamento
Je lisais ce texte quand j’ai eu votre écho sur le mien. Échos, voix, sons autant de murmures qui semblent relier nos écritures auxquelles nous ne sommes semble-t-il pas indifférentes. Au grand plaisir de vous relire bientôt!
Merci Françoise pour cette émotion à l’état pur.
Merci de me faire lire ceci à l’aune de ma journée.
Bien à toi.
la main, le cœur, les mots… et les : sons le hors champ, sa violence. Merci Raymonde. Grande émotion à vous lire.
Larmes et admiration aussi pour ceci, trouver les mots justes, les mots beaux quand le chagrin submerge, les trouver comme rendre hommage à lui, à votre amour. Admiration. Mes mains sur tes boucles.