la villa méditerranée
on hésite à monter par l’escalator large en haut car là-haut on sera sur du sable transparent au travers duquel on verra des humains petits comme des fourmis s’affairer on aura un haut le cœur en penchant la tête vers en bas de ces sables mouvants on se tiendra vite bien droit puis on déambulera dans le sas lumineux du premier étage au loin se prélasse le quai on hésite à descendre dans l’ éventail qui se déploie dans le sombre du sous-sol sous-mer insubmersible dans l’eau de la méditerranée.
Le FRAC à la Joliette
ça monte, ça monte, ça monte encore. Espaces grands petits dedans dehors ça se resserre a se déploie jusque chez les autres exposés en sorte de performance ça monte encore ça ne finit jamais de monter le sens de la visite est secret ça monte ça monte encore en haut c’est une porte fermée
l’accès rien qu’avec une clé d’ascenseur privé ou alors ça bifurque vers la salle obscure avec un écran ouvert et des gens assis en arrêt sur image.
Les terrasses du port
Des bateaux immenses, monstrueux, s’évadent des grappes de banlieue. Par les terrasses, rentrent dans l’espace vitrée comme une horde de flibustiers affamés prennent d’assaut les escalators flamboyants. Prennent tout l’espace, les recoins, les magasins. Envahissent prélèvent pillent cassent volent. Les rideaux en fer sont tirés. Les voilà prisonniers. Ils se taisent, ils marmonnent, ils épient les bruits de l’ennemi.
L’hôpital St Joseph
Ne me secouez pas ne secouez pas comme ça les gens malades qui sont rentrés par quelle entrée ? Dans les sas redirigés dehors pour re-rentrer « vous n’êtes pas dans le bon sas » « quelqu’un parle-t-il italien ? » « vous avez trois rendez-vous dont un déjà périmé » carte de sécu mutuelle. Monter au deuxième étage, vous allez être redirigé. « Vous avez été facturés ? Vous avez été facturé ? Non Oui Je ne sais pas Mais oui vous avez été facturé ». Prenez le couloir à gauche. Attendez là on viendra vous chercher.
La gare saint Charles
Du métro montent lentement les escaliers remplis de gens qui partent. Du quai descendent à la même vitesse des escaliers remplis de gens qui arrivent. Quand les trains pénètrent à fond des voies toute la gare est ébranlée et fait silence sauf le bruit des roues sur les rails. Ça crie fort ! Un bruit de fer. En sortant de la gare on s’aperçoit qu’elle est sphérique une boule de pétanque bien calibrée. Un pas en avant on bascule dans les escalier.