Celui qui passe la porte en premier n’est pas celui qui s’enfuit. Il est celui qui protège, qui éclaire, qui annonce, qui guide, qui sauve. Celui qui part le premier est le félin calme et souple, léger et habile, vif et stratège. Majesté, qui, dans l’ombre du soleil, dans la brume de la poussière, dans le fracas des tempêtes, guette, passe, imperturbable et déterminé. Après l’affut, le saut. Il bondit, s’envole et se pose. Puis il se couche, tournant la tête au moindre bruit, l’oreille en alerte, il n’est seul que pour attendre les autres. Il part pour les retours. Il se fige pour disparaître. Il n’est, qu’une fois parti.
Celui qui suit est l’ours. Il n’écrase pas. Non. il supporte. De ses griffes émoussées, il gifle et tire de ses doigts, de ses bras, de sa force son coeur. Son cri n’est pas un hurlement, il est un cor qui rassemble…jamais je renonce avait-il dit. Il l’a fait.
Celui qui veille est l’aigle. De ses hauteurs, il survole. De son regard il juge, inspecte, renseigne. Il faut le laisser seul. Il se comprend. Il ne faut jamais l’attendre, il arrive.