une femme porte son corps devant elle et dit je vais dans les tramway je vais partout où vous allez je vais partout accompagnée j’ai l’homme qui me colle au pied et l’autre petit engendré au bout du bras parfois j’aimerais lâcher mais ça continue et je vais où il faut aller sans penser si j’ai encore la force d’aller, l’envie d’aller, ces choses-là sont des questions qui ne se posent pas de là d’où je viens et la mère avec son œil froid ne veut pas de ses considérations là elle regarde juste l’homme au pied et l’engendré au bout du bras et acquiesce à ce qui doit être, à ce qu’elle a été elle aussi petit cétacé crevé avec plus que des petites sécrétions au bord des yeux une femme porte son corps devant moi c’est ma mère et un jour ce sera moi.
J’ai eu envie de savoir d’où elle vient ? où elle va? De deviner « l’homme au pied ». en relisant plusieurs fois Des pistes?
Merci de la lecture. Je ne le sais pas moi même, elle est vraiment née justement de ce corps qui m’a inspirée la phrase qui est le titre, et puis suivant la phrase on emboite le pas dans une vie qui comme d’autre est faite de frustration, de choix non faits et « l’homme au pied » en est juste un petit exemple. C’est plus le texte ici qui m’a porté qu’un personnage déjà bien construit, comme souvent pour moi quand j’écris.