J’ai vu le dos immense et vouté, les bras et le corps rétrécit dans l’embrasure de la porte et toute la fumée autour, toute la fumée qui sort du corps.
Ce serait l’histoire d’un mec qui voyage seul et qui pour se faire accepter d’une communauté va en épouser tous les codes et les usages Au bout d’un moment il ne pourrait plus en partir, et aurait oublié d’où il vient et comment revenir chez lui.
J’ai vu un homme auquel j’ai prêté de mauvaises intentions, à cause du reflet tellement lisse de son visage dans la vitre
Ce serait l’histoire de rien, enfin je ne pense pas qu’on puisse faire une histoire avec ça. Avec un reflet dans une vitre, avec un visage qui vous plonge dans le néant. Ou alors peut être que c’est justement avec ça qu’on fait des histoires, et uniquement avec ça, des moments fugitifs de grande angoisse que l’on cherchera plus tard à recomposer. Alors ce serait l’histoire d’un homme qui prend le métro, ce serait l’histoire d’un malentendu à propos de son visage et donc de ses intentions. Ce pourrait être une histoire noueuse et absurde à la Kafka ou quelque chose d’un récit à la Stephan King, comme l’ancien nazi reconnu par l’adolescent dans Différentes saisons.
J’ai vu des centaines de corneilles entassées sur les fils électriques à côté du fast-food sur l’aire d’autoroute
Ce serait l’histoire de la crise existentielle d’un couple lancé sur la route sans délai de temps et sans savoir vraiment ni où ils sont, ni où ils vont et à chacun de leurs arrêts les oiseaux se feraient plus nombreux. La femme aimerait les compter et s’en amuserait au début, il pourrait y avoir une fin tragique où l’homme disparaitrait avec les oiseaux
Merci Line pour ce texte ( à prolonger oui, comme le propose le titre!), j’aime cette idée d’ « erreur sur la personne » à cause d’une impression vue d’ un visage…Et clin d’oeil à l’ancienne du DU de Marseille!