Nez au vent
Senteurs de souvenirs de bien-être de tradition de travail de sueur.
Fleurs de lavande pour le linge, oranges piquées de clous de girofle dans l’armoire, tiges de mélisse et de menthe accrochées aux poutres, géraniums et pétunias embaumant l’entrée, coupelles remplies de roses et de jasmin séchés dans des recoins, l’air est empli des odeurs choisies et de celles qu’on supporte, l’herbe coupée, le foin et aussi celle de l’épandage du fumier dans les champs, les odeurs d’essence de motos et de voitures, l’odeur de Javel et d’autres produits de nettoyage, des sent bons et puis les autres, âcres fétides qui empestent qui coupent la respiration
Les odeurs de cuisine et de jardin, multiples, détectées dès l’enfance ou découvertes plus tard, la fraîcheur de la carotte tirée du jardin, la tomate cueillie sur les tiges parfumées, le thym frotté entre les doigts, le rôti qui cuit dans le four, le café qu’on sert au petit déjeuner, la pomme qu’on croque, les cèpes qu’on cueille, l’ail qu’on écrase sur le pain juste grillé, et ces recettes que l’on se transmet de génération en génération
Les odeurs du labeur, des artisans, des boutiques et des garages, l’odeur du blé, du vin, de la bière, de la citronnade, l’odeur du bois chez le menuisier, l’odeur de l’essence moins engageante et si persistante, celle de la viande sur l’étal du boucher, des gâteaux chez le pâtissier, des épices chez l’épicier, du poisson chez le poissonnier, des onguents de la pharmacie, de la poussière chez le maçon
Et puis les senteurs sauvages du paysage, de la ville, de la campagne, de la mer, des forêts, des lacs et des déserts, des champs de lavande et du maquis, du vent et de la pluie