Hypothèses concernant l’ auteur
Ce livre est un Livre-Sauveur écrit par un auteur en dépression, vaguement tenté par une écriture de groupe lui permettant de passer l’été, de tenir jusqu’à l’automne où il trouvera peut-être une nouvelle bouée afin de conjurer son naufrage.
L’auteure est une femme enfermée dans une hypothèse de vie empruntée par erreur, le livre doit lui permettre soit :
– de retrouver l’embranchement où il y avait le choix
– de trouver la sortie
– d’accélérer le cheminement dans lequel elle s’est engagée
L’auteure est une jeune fille de quinze ans collectant tous les souvenirs oraux, paroles des gens qu’elle croise, et histoires qu’elle entend, avec l’interdiction formelle de retranscrire quelque chose de déjà lu, donc de déjà écrit.
L’auteur a perdu son travail et ne sait plus quoi faire de sa peau. Il écrit son désordre intérieur, par défaut d’une identité extérieure. De surcroît, il ne croit plus à l’identité.
Hypothèses sur l’ origine du manuscrit
Ce manuscrit en feuillets séparés vient d’une caisse en bois estampillée 00-04 et servant de conteneur à petit bois et papier dans un bûcher de l’arrière pays provençal. Il est évident qu’il a été déposé là avec d’autres pages qui ont déjà servi à allumer le poêle. Combien de pages brûlées, prises au hasard par la main qui puise dans la réserve ? Lesquelles ?
Il est impossible de déterminer le nombre de pages manquantes attendu que la famille lit le journal mais irrégulièrement, et recycle tout papier passant dans cette maison. L’auteur est-il dans la maison ? Rien ne peut le prouver étant donné le grand passage de personnes dans cette maison.
Hypothèses sur le livre qui s’écrit et quels prolongements
Le livre en trois parties (Habiter Travailler Percevoir) devrait montrer le cheminement d’un ou plusieurs personnages en situation d’étouffement, qui peu à peu cherchent à se libérer de liens ou lieux les retenant prisonniers. Ceux qui y arrivent, certains personnages n’y arrivent pas, devraient accroître leur perception du vivant (son et sens aussi dans l’écriture).
Hypothèses à rebours : les pages manquantes
Le livre a été écrit en vrac.
– Il faut en lister les personnages surgis et les suivre.
– En cerner les impasses (donc les étouffements) et bien les indiquer comme telles, au besoin par le mot IMPASSE comme on a dit COUPEZ. Regrouper les passages faisant office de sortie possible de labyrinthe, les grossir, les affiner (cinq sens), voire les doubler. Au besoin le mot SORTIE. (Et pourquoi pas le mot ENTRÉE ?)
– C’est un objet de transition, la transition doit se voir, se lire entre la première et la dernière page, dans le fond et la forme.
– Ce n’est pas un objet sérieux, il ne doit pas le devenir : vigilance. Glisser de la légèreté dans les feuilles lourdes, tout relire dans cette optique.
– Ce livre n’avait prévu d’être livre. Il peut rester un jeu de tracés pour sortir d’un labyrinthe.
Quelle rigoureuse légèreté dans ces hypothèses. Merci Valérie
…. que de pistes à explorer!! à en faire pas un pas deux mais on ne sait combien… de livres… ou pas… merci pour tes paroles de vérité mise à nu aussi élégamment . Merci beaucoup!
Merci Valérie pour ces hypothèses qui m’ont à la fois enchantée et inquiétée de par cet auteur qui ne sait plus ni qui ni quoi ni comment. J’espère qu’il saura se retrouver et merci pour tous vos écrits. Bien à vous.
la quête de liberté habite ces hypothèses
j’aime tes trois parties propositions : habiter / travailler / percevoir
on dirait que ça résume ce qu’il faudrait faire pour être prêt à écrire
et tout peut rester aussi comme un vaste jeu de labyrinthe
merci pour tes mots qui éclaircissent ta forêt
Merci Françoise pour ce retour (très précieux) sur l’ensemble. Effectivement le réel serait maintenant d’écrire, en activité principale… À bientôt de te lire aussi dans la totalité du projet.