J ai trouvé dans ma boite à écrire , des bouts de vie qui attendaient que je les raconte. J’aime qu’on me lise des histoires et j’aime en raconter, je pense que ça date de l’ enfance. Ma mère me lisait celle d’un petit train qui partait vivre sa vie à travers le monde , et à chaque fois qu’il s’arrêtait quelque part , il racontait ce qu’il voyait… ça m’amusait beaucoup…
Je pense que mon désir de lire et d’être lu date de là.
Et puis, il y a cette passion pour le cahier, le stylo, et maintenant le clavier. Je dirais consubstantiel à ma nouvelle vie qui s’est reconstruite à fur et à mesure que je la réécrivais. Je ne dis pas que je n’ai pas eu besoin de séances hebdomadaires chez qui vous savez. Mais … c’est à cause d’une foutue voiture qui m’ a fait voltiger et fracasser par terre , par un matin. De prof que j’étais , ben je n étais plus rien du tout.
Je pense que mon désir d’écrire de reconstruire vient de là.
Aucune envie de vous faire un charabia sur un(e) auteur(e) imaginaire… je suis ce que je suis et je suis déjà peut être une autre de celle qui aurait mené une vie de prof passionnée par sa vie prof.. comment dire, suis-je auteure ou autrice ? Je suis celle qui écrit et cherche à prendre parole , à prendre mots, à prendre images et émotions, à prendre la main de celui ou celle qui veut l’ écouter au creux de l’oreille et lui dire tiens là c’est triste , vraiment triste , là c’est heureux, c’est vraiment beau… ça parait tellement simple. Tellement essentiel , et j’en ai tellement besoin depuis ce réveil du coma il y a 22 ans.
22ans , c’est un bel âge pour découvrir la vie, l’amour, l’enthousiasme de nouvelles rencontres… Quelle expérience de fou, ce voyage en écriture cette été.
Voyons ce que j’ai découvert dans ma boite à écrire…
Des exercices d’ abord pour se chauffer la boite imaginaire ou l’ écrivant se met en scène entrain d’ écrire à sa table de travail. Arrive quelque chose d’ inattendue , et là j’ai adoré, une nouvelle fantastique est née. Une Gorgonne sympathique en lunette de soleil perdue qui vient s’échouer dans mon bureau. Allez savoir… allez lire… Gorgonne
Puis , comme une recherche en soi et pour soi d’ abord , la rencontre avec un grand- père inconnu, image profonde et énigmatique qui a plané sur la légende familiale et qui s’ est insinuée peu à peu comme une nécessité… et ce n’est que le début du livre qui reste à écrire que j’ai nommé « le dernier enregistrement ». Peut-être en aurez-vous des « nouvelles » si je puis dire dans quelque temps ?
Puis il y a un thème qui plane dans tout ça , c’est celui de la perte et de la mémoire qui cherche à se reconstruire… se construire un nouveau langage. c ‘est la nouvelle de l ‘homme perdu » inconnu à son adresse ». Naturellement la poêsie vient à mon secours quand le narratif cherche ses mots, il y a un coin de mon cerveau qui est resté à faire des associations, qui m’étonne qui renouvelle des images, qui dit de l’inouï, de l’inattendu. Je le laisse faire.
Mais que fabriquer à partir de tout ce chemin disparate, discontinu? Je n’ai pas tout fait : certaines propositions que je n’étais pas prête à écrire car elles sont trop profondes au-dedans de moi ; elles attendront le moment peut-être pour jaillir un matin… inondant des pages et des pages . C’est toujours comme ça : ce qui résiste est souvent le plus important, le plus sensible. Il faut du temps et du travail sur soi pour faire émerger, merci la psychanalyse !…
Alors il faut faire le fameux PDF pour être lisible et faire comme les grands , dépasser le format A4 et trouver une police de caractère jolie jolie jolie. Et pas que… Faire un choix de textes et trouver un titre à cet ensemble qui vient de naître…
J’ ai pensé à « Petits récits et histoires secondaires » car quelles sont celles qui grandiront pour prendre le premier plan ? Je n’en sais vraiment rien. Je sais juste , vus les retours toujours bienveillants de celles et ceux qui ont pris le temps de me lire, que certaines de mes histoires ont touché, ont provoqué un petit quelque chose qui a fait réagir l’autre celui de l’autre côté de l’ écran que je ne peux imaginer que par son écriture, l’humanité entière dans les mots , c’est quand même extraordinaire …
Merci François pour ce beau voyage, j’ ai repris mon petit train de l’enfance , cette fois celui de l’écriture , et de la lecture et c’était Bon ! ( là… je ne suis pas très originale …)
Magnifique, Carole, que ce retour sur ce cycle d’écriture ! Tu as bien rempli ta boîte à idées, Tu y piocheras l’une ou l’autre de tes pépites pour écrire. Alors surgira un beau texte sous tes doigts. À bientôt et merci pour le partage.
…. Merci infiniment pour cette sincérité venant du dedans et qui nous parvenant par le dehors vient toucher au dedans de nous-même, au plus profond de ce qui nous fait vivre, nous lever, tomber, nous relever, écrire ou pas, et puis un jour prendre le « train » d’un atelier pour 40 jours ( et nuits!) s’y tenir ou pas qu’importe mais être là au rendez-vous de la 40 eme et nous offrir qui tu es. Merci pour cette confiance . Je vois deux hommes prêts à une mise en mots, un grand oère et un inconnu à son adresse…quelles belles perpectives!! A te suivre dans ces possibles étapes du train littéraire dans lequel tu monteras, demain, après demain ou pas! Merci!
Tous vos retours me touchent et je suis heureuse d avoir rencontré des belles personnes comme vous.
Merci du fond du cœur
Merci Carole pour cette si belle boite à écrire qui s’ouvre sur des trésors de mots qui me touchent beaucoup.
Merci Marie , vraiment de prendre le temps de lire et faire des retours alors que les propositions sont finies. Je m atelle entre deux lever de parasols en cette fin de vacances à sauver quelques soirées et travailler mon pdf . Ça prend forme doucement la tâche me semble immense : relecture , mise page , corrections … j espère que cette belle communauté pourra le parcourir avec plaisir . A bientôt .