Il dort, comme je l’ai posé, là où je l’ai posé. Les bras en T, les doigts des mains repliés en poings à peine serrés. Son dos parfaitement à plat sur le matelas, une posture de détente que nous adultes tentons vainement de retrouver. Ses jambes allongées dans le prolongement du corps sont masquées par la grenouillère en tissus fin, la chaleur ne doit pas le perturber. Sa tête est légèrement tournée vers la gauche. Son front est lisse, sa respiration calme, presque silencieuse, je me penche au dessus de lui pour l’entendre touchant involontairement le berceau. Cela suffit, non pas à le réveiller, mais à modifier son souffle.
Je l’observe, parfois l’espace entre ses sourcils se plisse. Un souvenir désagréable du début de sa vie -un biberon qui tarde ? – réapparait sous forme d’un rêve déplaisant qui tout aussitôt s’enfuit. L’instant d’après une ébauche de sourire traverse ses lèvres et s’efface furtivement. Je veille durant sa nuit sans m’inquiéter de la mienne. Je manque encore d’assurance, parfois j’ai encore besoin de le toucher pour vérifier qu’il est bien là.
C’est très touchant et combien évocateur (même quand nos enfants ont plus de 40 ans !), merci Noëlle pour la tendresse !
Merci Marlen pour ta lecture et ton commentaire.