La rue Thomas Edison, zone industrielle, Pessac, Gironde
Récemment :
J’arrive en voiture depuis l’autoroute, je tourne à gauche au rond point de l’Euro, ainsi nommé à cause de la pièce géante de un euro posée au milieu pour signaler la présence d’une usine de fabrication de la monnaie européenne. J’emprunte la rue Gustave Eiffel avec l’intention de tourner immédiatement à gauche sur la rue Thomas Edison. Devant moi les voitures n’avancent plus, je décide de laisser mon véhicule en stationnement le long de la rue Gustave Eiffel et je rejoints à pied celle du fondateur de General Electric. Sur sa droite, la rue contourne un terrain parsemé il y a quelques années de gravats à présent remplacés par des bâtiments de un, deux et trois étages blancs largement pourvus de fenêtres avec des toits plats couverts de panneaux solaires. Entre les constructions, des futurs arbres majestueux peinent à prendre racine. Un panneau renseigne le passant, c’est un ancien site de Thales industrie, à présent déplacé dans une autre ville de la banlieue de Bordeaux. Il se métamorphose en pôle de cybersécurité et prévoit d’héberger sept cent experts. Au milieu de ce lieu de l’avenir, au dessus de la canope en devenir un vestige haut de vingt mètres a été sauvegardé : l’ ancienne tour de visée doit devenir un restaurant panoramique.
De l’autre côté de la rue les espaces occupés par les entreprises disposées les unes après les autres sont de tailles plus raisonnables, avec des immeubles de un étage, parfois deux et des parkings prévus pour une cinquantaine de voiture. Par exception le numéro 21 s’étale sur deux cent mètres et accueille plusieurs centaines d’employés, l’ensemble est couvert de parking. à hauteur du numéro trois, deux arrêts de bus se font face, celui de la ligne 74, à destination ou originaire de Fontaine d’Arlac, et celui de la ligne 55, à destination ou originaire de ZA Magellan. Il est huit heures quarante cinq, la rue Thomas Edison n’est pas adaptée à la circulation massive pendulaire du matin et du soir. La voirie n’a pas évolué au rythme de la densification de la zone industrielle.
Dans cette zone industrielle la majorité des employés sont motorisés : voitures, trottinettes ou vélo électriques. Je vois quelques rares piétons suivre la rue le long des trottoirs peu praticables, défoncés par les véhicules de chantiers et couverts de gravier. Ils proviennent soit de l’arrêt du tramway situé à un kilomètre soit de la station TER située à deux kilomètres. Un bus a rejoint l’arrêt Thomas Edison, une femme portant deux sacs de supermarché en descend, je vais dans la même direction. Elle rejoint le foyer Bouyrie de Bie, six cent mètres plus loin au numéro vingt trois. Pour ma part, je m’arrête au numéro vingt et un.
Souvenir, 1989 :
J’arrivais en voiture depuis l’autoroute, je passais deux ronds points puis je tournais à gauche après la station essence pour emprunter la rue Gustave Eiffel pendant quelques mètres avant de prendre à droite sur la rue Thomas Edison. Elle contournait sur sa droite une pinède parsemée de bâtiments gris de deux étages dominés par une tour hexagonale blanc et orange surmontée de deux plateaux hexagonaux également garnis de fenêtres. J’apprendrais par la suite qu’il s’agit d’une tour de visée et non pas d’une tour de contrôle comme son aspect pourrait le laisser supposer. Du côté gauche trois entreprises se partageaient l’étendue allant du début de la rue au premier tournant, entre elles des parcelles déjà numérotées attendaient de futures entreprises. Je me dirigeais vers le numéro vingt et un/vingt trois, il s’agissait d’un centre de formation pour les employés de mon entreprises et d’un centre d’hébergement à destination des stagiaires tous logés sur place. Là aussi les bâtiments étaient situés dans une pinède, sitôt sortie de la voiture l’odeur de résine des pins m’envahissait. J’aimais travailler là.