Pour tenter d’expliquer la catastrophe qui a enseveli la Bérarde le 21 juin 2024, c’est aux textes et aux cartes anciennes que se réfère Johan Berthet. La carte de Cassini (entre 1756 et 1815), des recherches sur les tenanciers des pacages au 15eme siècle et le récit datant de 1786 d’un découvreur de montagnes Dominique Villard. Les photos récentes depuis 1950 n’apprennent rien. Les photos les plus anciennes datent de 1900 et pendant des siècles des gens ont vécu là, ont cultivé la terre et fait paître des troupeaux. Le seigle y poussait très bien et les pommes de terre aussi (quoique petites). La chappelle éventrée avait été construite en 1891. Rien n’a bougé pendant cinq siècles au milieu de dangers oubliés ; des ruines de routes et de maisons, le périment et un déluge dont parlent les interlocuteurs de Dominique Villard, mais qu’ils sont incapables de situer dans le temps comme dans l’espace, dans des temps si reculés qu’en 1786 plus personne n’en avait le souvenir.
Le 21 juin 2024, le torrent a tiré tout droit ensevelissant la route et le village, mais pas les gens. Johan Berthet en tire une conclusion fascinante et inquiétante : “L’être humain est le seul système capable de s’adapter à l’inattendu. Ne cherchons donc pas à tout prix des systèmes automatiques ou des protections calibrées.”
Seule l’arche de Noé nous sauvera.
https://alpinemag.fr/premiers-elements-analyse-geomorphologique-crue-berarde
…. cinq siècles et puis… » l’innatendu »…merci pour cette mémoire d’un évènement récent englouti au milieu de plétore d’anecdotes…insignifiantes. L’humain reconstruira pierre par pierre, ou partira ailleurs… Merci!
je ne connais pas la Bérarde, mais l’analyse de Johan m’a touchée. Cette obligation de retourner à l’histoire longue pour comprendre… que nous ne maîtrisons rien. Merci.