#anthologie #19 | Images fugaces d’un temps qui n’est plus

En Alsace, DMC Dolfus Mieg et Compagnie, le fil, les cols de chemise, la broderie, associés aux petites maisons dans la cité ouvrière, dans une ruelle une petite fille en robe blanche un ours dans les bras

une affiche bleue avec une cigogne et un clocher à l’arrière plan, Ils y travaillent comme employés, contremaitres, ouvriers, chef d’organisation, à la direction générale, au fond, ou dans les services de jour c’était les mines de potasse d’Alsace

au rez de chaussée d’un petit immeuble, un appartement occupé, refait à neuf, pas de loyer à payer, ils allaient chez le médecin, le dentiste, en colonie de vacances, tout est gratuit

la dauphine bleue est prête pour partir en vacances, sur le toit une bache couvre le matériel de camping, sur la banquette arrière chargée elle aussi, une fillette dormira le temps du voyage vers l’Italie

cette anglaise avec son parapluie jaune rencontre un jeune adolescent dans un cimetière

Françoise Hardy chante tous les garçons et les filles

cette adolescente continuant la conversation amorcée au lycée, tirant sur le fil du téléphone à touche loin des oreilles de sa mère qui l’interpelle : « Qu’avez vous encore à vous dire ? »

à 6 ans elle trempe la plume dans l’encrier, commence les lignes, fait des taches sur la feuille de papier et recommence, à 20 ans elle écrit un mémoire de fin d’études sur une machine à écrire, elle se trompe, arrache la feuille, la jette et recommence

à la table du restaurant, jour de la fête des mères, ils déjeunent ensemble, le grand père, la grand mère, leur fils, la belle fille et la petite fille au carré court, chaussettes blanches, elle venait de poser à côté de la R4 bordeaux lustrée pour l’occasion

A propos de Caroline Burgy

Lire, écrire, faire écrire, trois mots, marqueurs de ma vie, animatrice d'ateliers d'écriture, ils ont jalonné ma vie depuis quelques années, des rencontres avec quelques passeurs m’ont donné l’occasion de soutenir cette place avec les autres. Marguerite Duras écrivait "l'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait pas ce qu'on va écrire..." sans doute suis je portée par cette part d'inconnu à découvrir au fil du temps...